La grande place de la ville
Paraît soudain si tranquille
Depuis que la menace s'est précisée
D'une contamination généralisée.
Dans les rues d'habitude animées
Se hâtent de rares passants pressés,
Et si les bus continuent leurs rondes,
Ils ne transportent que peu de monde.
Terrasses de cafés désertées,
Magasins clos, rideaux baissés,
La cacophonie bruyante de la vie
Laisse place à un silence appesanti.
A cette situation d'angoisse teintée
Qui impose à la cité un calme inusité,
Les pigeons semblent rester indifférents,
Occupés qu'ils sont à déambuler en dodelinant.
Sous le doux soleil du printemps
Qui s'installe sur l'aile du vent,
Les massifs se parent de floraisons
Et les arbres de leurs vertes frondaisons.
L'étrangeté du paradoxe alors me saisit
De la vie humaine mise au ralenti
Quand, au retour des beaux jours,
Le cycle de la nature suit son cours.
Écrit par Matriochka
Côté ombre plume sombre, côté lumière plume claire.
Catégorie : Social
Publié le 21/03/2020
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ville fantôme où la vie s'est arretée paysage étrange silence...cette pandémie est un fléau dans ce monde en perdition...tu as écrit avec justesse...amitiés protège toi!... |
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romantique |
Superbe écriture ! Oui le printemps est là parmi nous et personne ne semble l'avoir mis au courant , il fait chemin habituel de saison...il est là aussi pour nous dire sa leçon de lucide sérénité , pour nous chanter une leçon de vie qui doit continuer imperturbable ...à nous de lutter pour l'interpréter dans cet ordre nouveau... Bravo Matriochka pour ce poème où tu as su décrire ta ville...comme elles se ressemblent toutes... Un texte pour les !favoris |
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Yuba |
Merci beaucoup à vous, Assia et Sylvain, pour vos appréciations et le favori :) J'aime beaucoup la façon dont tu dis les choses, Assia! C'est exactement ça, et j'ai vraiment été saisie par ce paradoxe entre la vie humaine quasiment à l'arrêt et le cycle des saisons qui continue. Au plaisir de nouveaux échanges, prenez soin de vous également, avec mes amitiés :) |
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Matriochka |
Le soleil dans ma rue Semble s'être assoupi ... Les jours ont ralenti, Puis la ville s'est tue ... Juste une touche légère en écho à ton poème si vrai, si bien saisi dans le contraste entre la vie humaine ralentie par nécessité et la venue du printemps, imperturbable et comme irréelle. Un poème tout en finesse, où les assonances soulignent ce que le calme inhabituel a d'immobilité et d'attente. Puisse le confinement nous rendre "chats", c'est-à-dire "méditants" ! |
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Ombrefeuille |
Bonsoir , Tu as posé tes Ressentis sur l'aile du Vent .. Dur de voir le Monde se passer de Vie, de Bruits et d'entrer en ce Printemps qui gazouille, qui explose de petites Couleurs, de teintes .. Il nous faut garder Espoir .. Lys-Clea |
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Lys-Clea |
Effectivement, le printemps s'insinue dans cette année en catimini. Il ose à peine s'annoncer, messire, que déjà la froidure va reprendre un peu la semaine prochaine, du moins il me semble en Île-de-France où la météorologie vacille... J'ai comment vous prenez le pouls de la situation. Grands espaces vides à la Giorgio de Chirico, où la métaphysique est reine et peint la stupeur mondiale qui est la nôtre, ambiance ténue de fin du monde où l'humanité se prépare pourtant à de beaux lendemains, sacrés, car il faudra bien revivre. Quelques-uns des nôtres manqueront à l'appel. C'est la loi de la maladie mais, ensemble, tous, faisons une ronde autour du monde, comme le souhaitait tant le poète Paul Fort. Il nous faut des poètes en temps de détresse, disait Hölderlin...pour faire danser et chanter les âmes loin d'être perdues, mais calfeutrées. Merci beaucoup Matriochka, ce poème va dans mes favoris. Avec ma vive amitié :) |
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jacou |
C'est exactement ce sentiment étrange sur lequel tu as mis les mots justes et délicats : le retour d'une nature resplendissante, et une angoisse latente des rues vidées et de l'incertitude de demain... Ceci dit écologiquement on observe des poissons qui reviennent dans les rivières, l'air est moins pollué, des espèces réapparaissent... Tous ces paradoxes sont tellement étranges, j'espère que le monde retirera du confinement quelque chose de positif, quitte à changer nos modes de consommation (pas besoin de superflu), et surtout continuer l'esprit de partage et d'empathie qui se développe... Donc merci de ton superbe poème, il est vraiment très émouvant ma belle. Je suis contente de te revoir sur Icetea, au plaisir de te lire bien vite, et toute mon amitié ainsi que des bises xoxox ******** :-) |
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Ombellune |
Un grand merci à vous, @Ombrefeuille pour ce petit poème dont les mots s'accordent tout à fait au mien :) @Lys-Clea pour cet espoir printanier que porte tes mots :) @Jacou pour vos mots qui nous invitent à continuer malgré tout et pour le favori :) @Ombellune pour nous montrer le chemin vers le positif :) Oui, la situation est on ne peut plus étrange pour nous, confinés, alors qu'au dehors s'épanouit le printemps. Mais cela peut nous aider à tenir bon et à continuer à croire en la vie! Prenez bien soin de vous et des vôtres, au plaisir de vous lire, avec mes amitiés :) |
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Matriochka |
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