Je vacille, je trébuche, je ne sais pas ! Je me sens loin de moi, loin de tout, loin de ce « pourquoi », loin de ce « comment ». Je n'ai aucune réponse, plus aucune question. Je ne sais plus ! Il y a quelque temps en arrière, j'étais parmi les grands, et je riais encore des petits. Aujourd'hui je me sens moins que rien, plus petit que le plus petit. Je me dis que peut-être je suis un homme facilement influençable. Et que toute ma voie a été tracée par mon ignorance. Je me confronte donc maintenant à mon propre piège, je suis cerné de toute part. Je m'en sors plus. Je crois que je dois tout reprendre, recommencer. J'ai achevé mon erreur. Je suis là, occupé à vomir mon monstre. Voilà qu'il y a peu, j'étais assis au bord d'une grande joie, persuadé d'être parmi les guidés. Et maintenant, je suis au fond d'un puits, sachant ma confusion. Suis-je devenu égaré, ou suis-je simplement devenu plus éclairé de mon égarement ? J'ai quitté mon ordre, j'ai renoncé au maitre de m'enseigner, j'ai tourné le dos à ma religion, je me sens maintenant parmi les perdants. Je me sens parmi ceux qui n'ont rien reçu. Ma grâce a volé en éclats. Je suis brisé de mille morceaux ; en moi ne survient plus la grandeur. Je suis mis parmi les plus petits, et je mange des miettes de pain. Je trouve grand mon voisin, celui que j'ai jugé, critiqué. Je trouve petit celui que j'ai admiré. Parfois je ne trouve plus rien chez personne. Parfois je trouve tout chez tout le monde. Mon pole s'est inversé. Alors que j'étais pieux, je suis parmi les paresseux. Je ne prie plus, je ne fais plus mes litanies. En moi un manque survient. La source s'est cachée encore plus loin, peut-être trop loin. Je ne veux plus prier, ni même devenir assidu dans ma pratique. Mais j'aime vraiment trop mon Seigneur, je ne comprends plus rien. En moi, tout a été fermé. La volonté, le désir, le gout, la saveur, le parfum, tout cela s'est envolé. Je ne comprends plus rien. Qu'est-ce qu'il s'est passé. En moi un grand vide s'est installé. Assez grand pour avalé toutes mes suppositions, mes positions, mes déciles. Je ne sais plus quoi faire ni quoi dire. Je me sens exilé d'une terre que je ne connais plus. Comme si j'ai erré trop longtemps pour ne plus me souvenir d'un grand bien, mais pas assez pour l'avoir oublié complètement. Le seul souvenir qui me survient est celui de la Joie, du la Sérénité. Cela me semble trop loin de moi. La nostalgie me prend. Pourtant, je n'ai jamais vécu cela ; ou du moins je ne m'en souviens pas de l'avoir vécu. Je retrouve une lueur qui n'était pas présente jadis. Mais que maintenant brule tout. Et je suis désemparé. J'ai tellement envie de tout abandonner, mais j'ai tellement peur de perdre ma foi, d'oublier mon amour, de me détourner de mon Bien-Aimé. Cela me maintient. J'ai l'impression de trahir mon Roi, de montrer mon dos à Celui qui tient mon âme entre ses doigts. J'ai tellement envie de tout lâcher, sans jamais rien perdre. J'ai peur de tout perdre. Peut-être que je comprends, en écrivant cela, ce qu'il m'arrive. Mais je reste vigilant. Car ma pensée peut être mon ennemi. Mille hommes peuvent venir me réconforter, je serais toujours dans le noir. Car là où je suis, je ne peux qu'y sortir seulement par Sa Grace. Là où je suis il n'y a plus de « moi » ni même de « toi », il n'y a plus rien. Seule la Lumière peut me sauver. J'ai perdu mes déciles, j'ai perdu mes désirs. Si un désir doit s'exhausser, alors ce n'est point le mien, mais le Sien. Car mes désirs n'ont aucune force ; ne peuvent ni me secourir, ni me protéger. Mais Son Vouloir est Vrai et Puissant. Quand Il dit « Sois ! », alors cela est. Mais si mon désir dit « Sois ! », mon désir pourra encore le redire, et cela jusqu'à ce que le ciel s'écroule, rien ne surviendra. Là où je suis, il n'y a que la patience et la confiance qui me retiennent. Sans cela, je serais déjà occupé à marcher avec les corrompus. Malgré mon éloignement soudain, je reste encore dans l'espérance de me voir relevé. Cela est la Lumière en moi. Je suis perdu, je meurs, je pleure, je chagrine de nostalgie, je souffre de l'exile, mais je reste à attendre Mon Sauveur. Il viendra, j'en suis sûr !
Écrit par Merci
Je suis comme une feuille tombante. Le vent souffle en ma faveur, me menant là où je dois être.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 22/12/2019
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