En France comme ailleurs, tous les chefs d'État chevauchent allégrement leur dada en se dandinant et déclamant. Les petits chefs aussi tandis que la masse trime. On l'appelle le peuple. Qu'il est drôle ce peuple qui adule ce qui le broie !

C'est février humide ce lundi, là comme à Munich.

Sur le front Est, c'est Daech en djihadistes, ou l'inverse, qui terrorise des populations pacifistes en Irak, en Syrie. Des pauvres, des riches, des enfants, des femmes marchent en longues files, fuyant les bombes, fuyant mâles cruautés et atrocités.

C'est février, an seize de ce siècle électronique chez les Grecs comme à Munich.

En France des familles pansent leurs plaies. Attentat du 13 novembre. On s'unit en plaignant l'Irak et la Tunisie. On n'oublie pas le Charlie de janvier, l'an passé aussi. On s'unit, se réunit pour inventer la réplique. C'est l'état d'urgence, la peur et de l'autre la défiance !

C'est février ce lundi 8 et tous les jours suivants si pathétiques partout comme à Munich.

Qu'importent les vies humaines pour ces fous ! De dieu osent-ils dire ! Détruire ! Tuer les leurs. Comme armée ? Les pires des voyous. Trop de monde sur la planète. Les têtes pensantes, elles, on ne les connaît pas même si on dit Abou Bakr al Baghdadi !

Mais on écoutera toujours la musique, on s'amusera, c'est promis ! À Paris comme à Munich.

C'est la grande conférence annuelle en pays bavarois. La Cop 21, on dit. Et Laurent Fabius y reçoit son prix ! C'est bon d'être ministre des Affaires étrangères en France. On voyage facile. Il fait bon à Munich ce mois de février. Changement climatique. Avec ou sans conférence !

Eux, les pacifistes, les intellectuels, les artistes improvisent au Maroc comme à Munich.

Au Maroc, on déjoue une attaque kamikaze et Homs saigne, brûle et fume. Des enfants meurent à la porte des écoles. Bagdad se noie dans le sang des victimes chiites. Ah ces frontières dessinées par d'orgueilleux fous ivres et cupides. Haro sur ces richesses perses !

Et une multitude effrayée se presse aux frontières, Hongrie, Autriche et arrive à Munich.

À Munich, les rôles se redistribuent. Des écoles prises d'assaut font fuir le germanique à la frange de sa langue et de son histoire. Oxymore coupable d'une société divisée, vieillissante, consciente de ses manques et par nécessité compatissante.

Pourtant ils arrivent, les clandestins, et on connaît l'Absurdité à Calais et bien-sûr à Munich.

Faut trouver des solutions ! Ministres et conseillers la situation analysent. On conjecture, on prophétise. Alerte maximale ! L'absurdité de ce présent et de l'avenir on réalise. Et pourtant ils ne savent pas que le pire est encore à venir.

C'est juré, on accueille à bras ouverts tous les persécutés, on applaudit moins à Munich.

C'est le nouvel an Chinois l'année du Singe de Feu Rouge dans le treizième à Paris comme à Clichy ! Place aux carnavals aussi ! D'audace vive partout on rivalise. On mondialise, la joie, la haine, les tourments ! Alors, dans toutes ces fadaises, on dadaïse !

On surveille les mers et le ciel, mais c'est de Bruxelles qu'arrive le nouveau déclic !

En France comme ailleurs, tous les chefs d'État chevauchent encore allégrement leur dada en se dandinant et déclamant. Ils se chamaillent, encaissent et thésaurisent. Garder le Pouvoir à tout prix ! Et le peuple lassé bientôt anéantira toutes ces piètres répliques d'Ubu Roi !