Ce soir, Sabrina, le ciel est plein de chagrin,
Il a vu s'en aller sa majesté Soleil
Pour essayer enfin de trouver le sommeil,
Sachant pertinemment qu'il n'y parviendrait point.
Les nuages m'ont dit que c'était son destin,
Qu'il avait dans le cœur une telle merveille
Dont la beauté ne connaît nulle autre pareille
Que mille troubadours la chanteraient sans fin.
Mais la belle étoile se refuse sans cesse
Fuyant toute rencontre avec délicatesse,
Prétextant chaque fois d'un quelconque voyage.
Alors l'astre enflammé d'un amour si ardent
Se prend à rêver à bien plus qu'un copinage
Mais ne peut s'endormir tant le mal est pesant.
*
Ce soir, Sabrina, la pluie s'est mise à tomber,
Hommage vibrant au soleil et à sa peine,
Image de son mal et message à sa reine,
Ultime appel au secours d'un cœur déchiré.
Et les milliards de gouttes d'eau éparpillées
S'en iront former les rivières souterraines
Qui telles de superbes marbreries anciennes
Donnent à la Terre une incroyable beauté.
Et je peux voir dans les cieux danser les étoiles
Comme des femmes qui agiteraient leurs voiles,
Essayant ainsi de consoler leur ami.
Une seule d'entre elles peut y parvenir
Mais bien loin de lui en ce jour elle est partie,
Ne laissant comme adieu que l'écho de son rire.
*
Ce soir, Sabrina, j'ai le cœur au bord des yeux.
Aussi comme le ciel je laisse s'échapper
Une pluie continue de perles argentées,
Torrent de larmes s'enfuyant à mille lieues.
Je voudrais avoir tout le courage des dieux
Pour pouvoir supporter ma douleur sans pleurer,
Pour pouvoir résister aux gouttes d'eau salée
Qui unissent ma détresse à celle des cieux.
Mais mon âme torturée me fait bien trop mal
Lorsque je suis seul dans ton lit à Etreval
Où chaque objet me rappelle ton souvenir.
Où que je sois, où que j'aille et quoi que je fasse,
Dans chacun de mes pas je peux voir ton sourire,
Sans cesse je pense à toi et rien ne t'efface.
*
Ce soir, Sabrina, tu es tellement présente
Dans chacune de mes douloureuses pensées
Comme une dague, comme une flèche figée,
Comme un orage au sein même de ma tourmente.
Et les minutes qui s'égrènent si pesantes,
Devenant des heures lentement écoulées,
Ne parviennent à m'offrir l'oubli recherché,
Ne me font oublier ton image obsédante.
Tu es ancrée si profondément dans mon cœur,
Comme une douce toile aux multiples couleurs,
Comme une tendre fleur aux milliers de parfums.
Et quand bien même m'apparaîtrait une déesse
Choisissant entre tous de me tendre la main,
Toi seule mon amour me comblerais d'ivresse.
*
Ce soir, Sabrina, je voudrais que tu sois là,
Assise tout près de moi, ta main dans ma main,
Ecoutant mes poèmes, chantant tes refrains,
Plongée dans mon regard et bercée par ma voix.
Je te dirais ces mots qui ne se disent pas,
Je t'emmènerais dans un royaume lointain
Pour une nuit de folie jusqu'au lendemain,
Pour un voyage d'oubli ailleurs et là-bas.
Je couvrirais ton corps d'une poudre de rêve
Pour qu'au milieu de la nuit le soleil se lève
Et répande sur nous ses rayons de lumière.
J'arrêterais le temps pour que dure toujours
Ce moment de bonheur à la beauté princière,
Ces instants divins dans les bras de ton amour.
*
Ce soir, Sabrina, je suis seul avec la nuit,
Tu n'es pas là toute de lumière parée,
Allongée près de moi, dans les draps enroulée,
Avec ce sourire qui toujours me séduit.
La lune joueuse illumine la pluie
D'une irréelle pâleur, de rayons nacrés,
Lui donnant une étrange sensualité
Comme une vision assassine qui s'enfuit.
Alors l'écho de mes pleurs se mélange aux leurs,
Répandant lentement dans l'immense demeure
Une vague de tristesse à glacer le sang.
Mais aucune réponse en retour à mes larmes,
Juste cette peine, ce chagrin grandissant,
Ce sentiment glacial qui soudain me désarme.
*
Ce soir, Sabrina, comme hier, comme demain,
Une fois encore j'attends de tes nouvelles,
Une fois encore j'attends que tu m'appelles,
Peut-être tout à l'heure, peut-être au matin.
Mais tu n'arrives pas et tu ne me dis rien,
Alors je plonge dans un sommeil irréel,
Rêvant parfois à une nuit éternelle
Où nous serions réunis tous les deux enfin.
Je t'en prie, Sabrina, met fin à ma souffrance,
Je ne supporte plus de subir ton absence,
Je ne supporte plus d'être seul à pleurer.
J'ai besoin de te voir et besoin de t'entendre,
Besoin de te toucher et besoin de t'aimer,
Accepte s'il te plait une main de me tendre.
*
Poème dédié à Sabrina
Écrit par Morch
La vie est une traîtrise, l'amour est son poison
Catégorie : Amour
Publié le 05/08/2007
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J'aime beaucoup, mais c'est normal puisque c'est moi qui l'ai écris! Ben quoi? Faut bien que je me mette un commentaire puisque personne ne m'en met! |
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Morch |
Comme Thierry je ne poste pas beaucoup, mais tous tes poèmes sans exception sont des merveilles, et cet ensemble de sonnet est si beau, si mélancolique et mélodieux que je ne sais même pas comment se nomme l'endroit où il m'a touchée, tant c'est profond. Merci. | |
.o°Mirage°o. |