(Je me suis amusé à mélanger mes deux poèmes précédents en une composition plus cadrée destinée à un concours.)

Ce soir la rue s'éveille aux lueurs des vitrines
J'entends ici et là jaillir le son des verres
Et le bruit de chansons qu'on entonne en hiver
Dont l'air encore un peu resonne en ma poitrine
Ce soir en ville on mange on rit on fait la fête
Quelque flocon s'égare en un éclat de rêve
Des lampions suspendus doucement se soulèvent
Ces mots toute la nuit ont tourné dans ma tête

Ce soir était un soir comme on aime oublier
Un soir frivole un soir habituel un soir
Où il fait bon marcher puis sur un banc s'asseoir
Regarder les amants par leurs doigts se lier
Un soir de poésie qui fait rimer toujours
A des plis de promesse attendrie qu'on se voue
T'ai-je un jour murmuré ces doux mots qu'ils s'avouent
Un soir d'ivresse nue qui s'écrit Mon amour

Ces deux amants c'est nous Du moins un peu de nous
Et ce soir l'univers s'abime dans ton nom
Et j'envie ces deux mains Nos mains que nous prenons
Il embrasse son front et mon ventre se noue
Et je sens ton parfum quand il se penche alors
Pour un instant voler le bout de ton épaule
Et je tremble un peu plus alors que tu me frôles
Ces mots toute la nuit ont coulé dans mon corps

Ces mots toute la nuit ont tourné sur tes lèvres
Je voudrais les offrir les cueillir de ma bouche
Tu te tiens là Je t'aime Et nos regards se touchent
Et mon cœur affolé ne sait plus qu'être fièvre
Tout s'est soudain figé Mes mots sont silencieux
Je voudrais les pleurer les crier sur les toits
Il n'y a plus que nous Je ne vois plus que toi
Le monde entier revêt la couleur de tes yeux