Je me lasse du temps que les hommes passent à oublier.
Je me lasse de ce temps qui sans cesse revient brûler des vies où chaque seconde est à refaire. Un temps passé qu'on remet sur la table comme un vieux dé usé par l'ennui. Ce temps-là est la prison d'aujourd'hui. Un barrage au sang qui coule dans nos veines dans un semblant d'espoir. Ce temps est la prison des hommes. Un gouffre, un abîme profond perdu dans le regret et rempli de remords.
Je me lasse de ces secondes de meurtres que les hommes aiment vivre.
J'ai toujours trouvé le tabac triste. La cigarette tue des hommes qui désirent exister mais qui se complaisent dans la mort à petit feu. C'est bien, ça ne va pas trop vite, on a le temps de voir le suicide arriver et de s'y préparer.
Ce temps est un paradoxe. L'homme est devenu un paradoxe d'amour et de haine envers lui-même.
Je me lasse de l'homme et pourtant je m'évertue à me battre pour lui. Car qui ne s'insurgerait pas devant cet homme alors qu'on peut percevoir un potentiel extraordinaire ? L'homme me révolte mais je trouve encore la force de me révolter pour lui. Où puiser cette force, cette force qui nous mène à se battre alors que chaque jour qui passe semble un peu plus désespéré que le précédent ? Telle est la question de l'homme qui s'accroche à la Vie. Cette force-là ne se trouve pas dans l'homme. Cette force-là se puise à la source de tout, au cœur d'un amour invraisemblable. Ce même cœur qui aime l'homme depuis sa naissance, et qui ne s'en lasse pas. Ce cœur-là a tout fait pour ramener l'homme à la raison en excluant toute raison de son amour. Il lui a tout donné. Mais l'homme a peur d'être aimé.
Je me lasse de l'homme qui voudrait voir sans ouvrir les yeux.
C'est le paradoxe qu'est devenu l'homme. On lui propose une sortie de secours à son désespoir, et pourtant il la refuse. L'homme a vitalement besoin de trouver la raison de son existence. Et quand on lui propose la plus magnifique des raisons, il détourne la tête. Quand on lui dit qu'il a besoin d'être aimé, l'homme se contente d'un amour qu'il peut détruire par son temps.
Mais tu le sais, il existe bien plus que cela. Ouvre les yeux à présent.
Écrit par Naliwe Lewan
"Ces fantômes de chants l'aurore les nettoie
Et la main du soleil revenu les disperse Quand le grand jour m'en a lavé de son averse Ce que j'en puis savoir c'est qu'ils parlaient de toi" Catégorie : Pensée
Publié le 19/08/2013
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