J'aimerais un jour me sentir normale, me sentir comme tout le monde, rien que pour une seconde, avoir une relation normale, des réactions normales. J'aimerais penser normalement, rien que pour un moment, que mes idées ne choquent plus, être à ma place dans un groupe, dans un couple, dans ma famille ; être à ma place à l'intérieur de moi. C'est comme si je voulais m'échapper, sans arrêt, chaque seconde, chaque minute, chaque jour que la vie m'accorde.

Je suis comme prisonnière, mon corps est trop petit, j'étouffe plus je reste en vie ; prisonnière d'un corps superficiel, beaucoup trop petit, mes pensées ont des ailes, elles flottent dans le ciel, j'aimerais les rejoindre, quitter ce corps trop petit, beaucoup trop séré, je ne peux plus respirer… J'étouffe plus je respire, de cet air qui est pour moi le gaz toxique qui me tuera.

Donne moi la main, je te donnerais mon cœur. Donne moi la main, mon cœur pourra sortir, enfin. Donne moi la main, juste un petit cœur, qui n'attend que ça, de voir pour la première fois la lumière du jour, une lueur d'amour.

Un petit cœur, qui dort depuis toujours, il se réveillera, que si tu veux de lui. Il se réveillera, mais si tu n'en veux pas, je pourrais bien mourir, il ne me retiendrais pas, car dort mon petit cœur, ses yeux sont fermés, il ne me verrait pas me tuer, il ne me retiendrait pas, il ne souffrirait pas, si tu ne le réveille pas.

« A demain » « oui, bonne nuit », et là juste une pensée : je t'aime, je voudrais te prendre dans mes bras, mais tu ne veux pas de moi…

Pourquoi je suis comme je suis ? Pourquoi moi ? Pourquoi les gens me regardent comme ça ? Pourquoi je ne sais pas ce qu'il y a en moi ? Peut-être qu'il n'y a rien, peut-être que je ne suis rien…

Ma place est ailleurs, loin de tout ce que je connais, loin de tout, loin de vous, loin d'ici, loin de la vie. Ma place est ailleurs, mais où ? Où je vais, d'où je viens, et quel est le chemin ? Quand je vis, quand je meurt, et où est le bonheur ? Cherche l'erreur. Soit je meurt, soit je vis, cherche la sortie.