J'enlève une par une en couches successives
Les pétales rougies d'une si jolie rose
Avant d'extraire enfin ses tiges portatives
De son pot en tissu d'une fibre morose
Où tout ceci soulève appétence et mystère.

Une fois dénudé cette plante m'appelle
Moirée d'un voile beige au pubis linéaire
Afin qu'une lecture s'offre sous mes prunelles
Sous cet art diégétique en éveillant sans mal
Mes sens par un récit d'un souffle printanier.

Plus mon regard navigue en cet eau clérical
Baptisant mes poumons d'un psaume satiné
Plus je vois que son luth charnel et protecteur
Brandie par ce chanteur annonce un renouveau
En m'alliant doucement à sa rosée majeure.

Une pluie torrentielle écoule en un caveau
Afin de me bercer sous un sonnet conté
Par ses sueurs miroitant sous ses vers dépeignant
Les bourgeons renaissant sous le vol enchanté
De colombes versant leur refrain édifiant.

Sur ce petit stratus d'un redoux délectable
Gentiment il m'étreint et tend de maitriser
L'ouragan déchainé d'émotions intenables
Couplé à de la crainte en des sanglots brisés
Evoqué par des pleurs étoilant mes deux Lunes.

Murmurant son bréviaire à mon être égarée
Il calme ce tempo tonitruant en une
Mélopée rassurante afin que nos baisers
Opèrent en brillant dans une rêverie
D'une odyssée narrée par nos corps enlacés.

Je tutoie le céleste en ce mythe chéri
La vénusté divine en nos cœurs embrassés
Par la pénétration de son bouton limpide
Dans la lividité de ma graine attendant
Qu'un oisillon éclose en cet œuf intrépide.

Il a su relater par ses nombreux talents
Ce poème éternel sublimé chaque jour
Au sein de notre monde aux teintes vespérales
Pour que dans notre ciel Séléné nous entoure
Et crée via notre amour une romance astrale.

Oiseau Lyre.