Pour Jim, la vie s'arrête au recoin de l'avenue des Quatre Îles. Il s'est auto-proclamé veilleur d'une poussière de ville et prend son grade comme une décoration d'état.
Ses jambes sont des enclumes, cimentées dans deux charantaises.
Voilà vingt-cinq ans que son phare lui dévoile, goutte à goutte, les attaques sur son récif. «Â Il n'y paraît pas » l'entendrez-vous dire, «Â mais je suis arrivé à prévoir le futur du monde. Les démarches évoquent la crainte, le stress ou la belle saison. La fenêtre est mon cinéma sit-in. Je connais la mode qui viendra après la suivante. La vie se répète, les jours non.
Comme tout est tout, tout découle de tout. Les idées deviennent des envies, les envies des besoins, les besoins des carences, les carences des railleries.
Je ne parle plus, je regarde et chaque chose me fait rire. »
Jim ne se cache plus. Avant, le sentiment d'être un légume le tenait par les jambes et refermait le rideau sur ses yeux nouveaux. Le mouvement l'apeurait, lui qui ne pouvait plus bouger.
Aujourd'hui, il pourrait jouer de la trompette la fenêtre ouverte. Et il note, sur des feuilles volantes, les silences qu'il voit marcher sous ses pieds.
Il fallu attendre un froid de Mars pour que l'oiseau immobile voie glisser sur le trottoir d'en-face un trou noir oeillé de blanc, et le suive, un sourire somnambule au centre de la main.
Écrit par Ole Touroque
http://badurkax0.blogspot.com
Catégorie : Divers
Publié le 05/05/2009
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<3 Excellent celui-ci, JIm et ses "charentaises cimentées" m'ont bien fait marrer xD Des phrases géniales comme "la fenêtre est mon cinéma sit-in", bref comme d'habitude, un moment d'émerveillement. |
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asmodean |