Ces nymphes qui entraînent un satyre enragé,
Comme on se rit de la laideur démoniaque,
Nonobstant le rictus du faune endiablé,
Rient sous le cadre paradisiaque !

Et cette muse candide aux airs infantiles,
Qui est lascive à l'instar d'une vénus,
Nous apparaît aussi jeune que nubile,
Feignant d'attendre un Spartacus !

Et dans l'étang une lyre à demi-immergée,
Sera peut-être prise par une dryade ?
La pomme mûrit dans le haut verger,
Le ver mangé par les myriades.

Une nature simple, olympienne et soyeuse,
Abrite ces êtres de quelques traits,
Au delà de la palette onctueuse,
Vois la gestation du portrait !

Des jeux d'enfants qui verdissent alors,
Et ces taquineries qui enchantent,
Le spectateur dans la tourmente,
S'immerge dans ce beau décor !

Comme un voyageur sans bagage ni prétexte,
Juste le parfum de la désinvolture,
Des mélopées et de sublimes textes,
Récités par des âmes très pures.

Une curieuse qui écoute à toutes les portes,
Et un pie qui chaparde tous les anneaux,
Tout ce que les enfants colportent,
L'irrésistible confiture d'abricot !

Et ces mères qui portent leurs nourrissons,
Ces soeurs qui abreuvent leur frère,
Les gestes espiègles des polissons,
Tout dort le soir dans la chaumière.

Les toiles s'endorment dans ce vieux musée,
Pour resurgir au jour des incantations,
Devant les visages fascinés ou amusés,
De s'imaginer ces incarnations !

OR