De Vulcain se fut l'ultime extase,
Pour deux amants émus sous le feu,
Fleurs fossilisées dans les vases,
Amours extravagantes de ces dieux !
Des fresques aux récits antiques,
Félins dormants sur des vestales,
Masques divins aux rêves mutiques,
Odes figées pour des bacchanales.
Sublimations d'une colère unique,
Qui vint de ce mont nommé Vésuve,
Les vénus ont gardé leur tunique,
Aux satyres brûlés dans l'étuve !
Ils s'aimèrent ici dans l'atrium,
Où planent encore de fins arômes,
Des marchands issus d'Herculanum,
Et des comploteurs venus de Rome.
Au détour de cette ruelle ruinée,
On voit des ombres danser encore,
Une biche allaiter un petit bébé,
Pour un centurion qui les dévore !
De Vulcain se fut l'unique audace,
Pour deux amants pieux si médusés,
Eux qui s'embrasent dans l'espace,
Dans cette étreinte comme enlisés.
La brise explore les vestiges nus,
Se perd le vent du temps insoumis,
C'est Vénus qui veut les inconnus
En sa chair et son corps désunis.
Sous la pleine lune ils jouissent,
D'un spectacle comme au Capitole,
Souvenirs d'une enfance esquisse,
Dont les muses antiques raffolent.
Ours, loups, sangliers et biches,
Se meuvent sur la fresque veinée,
Fascinent par ce qu'ils affichent,
Là où nos deux amants sont peinés.
A jamais circonscrits en la coque,
Poussières sulfurisées de baisers,
A ces embrassements qui suffoquent,
Pour un amour extasié au brasier.
Dans l'ocre Apollon s'est dessiné,
Des chairs l'honorent ensevelies,
Et leur étreinte fut une destinée,
Remises au jour les amours punies.
Pétrifiés devant les fauves morts,
Au soleil irradiant des infinités,
C'est là qu'ils eurent des remords,
Mais ne purent ô jamais se quitter.
OR
Écrit par Alphaesia
"Le rêve est une folie passagère, et la folie est un rêve qui n'en finit pas !" Arthur Schopenhauer
Catégorie : Amour
Publié le 24/05/2019
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C'est vrai qu'elles impressionnent, ces vues de la catastrophe, ce lieu calciné qui a enfermé dans un monde à part, parallèle pourrait-on dire, la quotidienne vie romaine arrêtée et foudroyée en quelques moments sous d'ardents bûchers dardant la mort ! J'aime te voir de strophe en strophe développer ces images, Pompéi revit grâce à tes vers si savoureux ! Merci Olivier. | |
jacou |
Quel gracieux poème Olivier. Cet amour antique a, je suis sûre, traversé les âges en se réincarnant tout aussi intensément dans chaque vie :-) Merci de l'avoir si bien esquissé en vers... un délice. | |
grêle |
poème fantastique, qu'un souffle épique traverse réanimant un feu ancien d'apocalypse,des visions brûlantes de vies soudainement figées!!merci pour ce tableau qui stimule l'imagination et pour l'ecriture qui enchante!! | |
Aria |
C'est magnifique, j'ai aimé ce poème qui a su s'imprégner de votre inspiration vertueuse. C'est une oeuvre d'art. | |
Alone |
Merci à tous ! Merci Alone, je suis très touché par votre commentaire... Le feu et la passion, la spiritualité, l'amour et le sauvage, personnages émouvants qui peuplent des moments figés dans l'histoire... | |
Alphaesia |