Nous étouffons des cris dans nos ailes inertes,
Déplorant les saisons qui chassent nos jours,
Retrouvant du sens dans la joie et la perte,
Nous débattant dans de sublimes détours.

Alors nous écoutons ces voix aussi profondes,
Que la naissance et la mort peuvent l'être,
Puisant dans l'essence aérée des secondes,
Autre chose que la fadeur du paraître.

Des cris d'enfant dans des aurores discrètes,
Ainsi que des chuchotements crépusculaires,
Des confidences aussi nues que secrètes
Viennent sublimer les heures ordinaires.

Et quand nous libérons ces cris pour renouer
Avec la saveur d'un monde apparemment omis,
C'est pour être l'enfant qui saura rejouer
L'avenir d'un conte qu'on lui avait promis.

Nous étouffons des cris dans nos ailes pliées,
Jusqu'à ce que la vie ravivent les fissures,
Les promesses sur des étagères oubliées
Alors se raniment dans ces embrasures.

Puis nous regardons alors notre vrai visage,
Encore souillé par des temps d'âpres dénis,
Nous réinventons des cieux et des paysages,
Voilà, l'âme est enfin sereine, comme guérie !

Toute une vie pour apprendre à se connaître,
A dialoguer avec des personnages spécieux,
Oui c'est par les mots que l'on peut naître,
Et relier nos terres aux astres des cieux.

OR