J'étais celui que l'on nommait le "bête",
Toujours prêt du poêle j'étais assis,
Dans cette classe je n'avais pas de tête,
Ne sachant ce que je faisais ici.
Le bleu de la veille faisait encore effet,
Et mes coups au coeur étaient durs,
Bien sûr mes devoirs n'étaient pas faits,
J'avais l'âme dans mon ami l'azur.
Sous les hauts platanes la peine pleuvait,
Comme autant de questions mystères,
Dans ma tête avide de mondes je rêvais,
Mais j'étais souvent par terre !
Mes cahiers s'absentaient comme la raison
Que les grands me donnaient ainsi,
Tu peux mieux faire mon étourdi de garçon !
Voilà pourquoi je restais assis.
On m'avait alors endormi à force de honte,
Dans ma blouse rose je tremblais,
Mes larmes s'érigeaient comme remontent
De vieux abandons sur les galets.
Mes cheveux en bataille je devais rentrer,
Le chemin de la maison était long,
Comme un arlequin j'étais alors accoutré,
Tâches d'encre sur un rêve rond.
Je savais que demain les jeux ne seraient
Sans doute pas au rendez-vous,
Si j'avais su que jamais je ne renoncerai,
Et que ma vie valait le coup !
J'étais celui que l'on nommait le "bête",
Celui qui chantait comme l'oiseau,
Attendant quelque chose, la joie, les fêtes,
Fort et fragile comme un roseau.
Il est toujours en moi cet enfant triste,
Mais c'est grâce à lui que je suis
Peut-être ce rieur et dramatique artiste,
C'est chaque jour qu'il me suit !
OR
Écrit par Alphaesia
"Le rêve est une folie passagère, et la folie est un rêve qui n'en finit pas !" Arthur Schopenhauer
Catégorie : Pensée
Publié le 17/12/2019
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J'adore ce poème... Il est très sensible, j'ai tout de suite aimé le portrait de ce garçon "à part", lunaire... merci pour ces vers de toute beauté, et la fin est heureuse, je me demande si c'est autobiographique ? En tout cas c'est très réussi ! | |
Ombellune |
Merci beaucoup Ombellune. Oui ça l'est ! Mes poèmes sont souvent directement ou indirectement inspirés de ma propre vie... | |
Alphaesia |
C'est d'autant plus touchant, m'est avis que ce sot garçon était plus intelligent et intéressant que les autres ! | |
Ombellune |
Récit touchant du passé d'un poète devenu un homme talentueux, qui écrit avec bonheur et sincérité ses vers les plus émouvants, et que j'aime tant lire tant il y a à s'abreuver ici de bonnes choses, or justement j'ai faim et soif à ce moment de ce genre de récit, car le passé nous appelle toujours, et toujours nous lui répondons : présent ! Merci beaucoup Olivier ! | |
jacou |
Que vous dire de plus j'adore ce poème qui m'a beaucoup touchée j'ai immédiatement ressenti la véracité des faits cette sensibilité cette souffrance cette tristesse. j'admire cet enfant et ce qu'il est devenu un grand homme. Votre poème me parle vraiment d'une autre façon mon enfance ressemble à la vôtre. Un grand merci | |
roserose |
Vos mots sur ce passé douloureux sont d'une poésie touchante et belle qui me feront relire plus d'une fois le sot garçon | |
fee-de-ble |
Un écrit qui touche par ses troublantes sensibilités Qui fait comptendre pourquoi un jour on prend une plume pour exprimer ses peines ou ses joies...dans un club qui réunit tous les poètes ... Bravo Olivier et continuez à écrire ! |
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Yuba |
Merci du fond du coeur à vous toutes pour vos compliments et vos encouragements, la poésie est arrivée dans ma vie à un moment ou cela s'imposait, c'est elle qui m'a choisi. Je ne crois pas au hasard en l'occurrence, et pour moi nous allons vers ce qui nous permet de traduire les mots (et les maux) de notre âme... Oui mon enfance a été parfois très douloureuse, mais des années de remise en question et de dialogue avec soi m'ont permis de me retrouver, mieux. |
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Alphaesia |
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