Une ombre délicate s'avançait sur le tapis mauve,
Comme une déesse flottant en son palais d'argent,
Et cet amour incarné dans ses pas de jeune fauve,
Lui donnait des allures de princesse dans le vent.
Sa bouche ne s'ouvrait que pour chanter le monde,
Aux sons du vieux piano sombre, ses liserés d'or
Luisaient dans le matin entre ses nattes blondes,
Et les finesses subtiles de son indicible corps.
Et le vénérable tilleul du parc encore immobile,
Sous lequel elle se réfugiait aux heures perdues,
Lui dictait encore ses vers profonds et faciles,
Avant que l'hiver ne les ait froidement mordus.
Elle n'avait que seize ans quand ils sont partis,
Les êtres fantastiques qui peuplaient ses notes,
Mais elle avait gagné les rêves des âmes mortes,
A l'aune de ce talent connu des nobles réparties.
Tant de dialogues entre elle et tous les oiseaux,
Qui lui transmettaient des messages indécelables,
Tant de paroles entre elle et tous les ruisseaux,
Autant de choses qui la rendait ainsi admirable.
Et le temps lui a laissé quelques notes joyeuses,
L'odeur d'un vieux piano dans un salon si vaste,
Les pas lents de la vieille maîtresse iconoclaste
Qui lui avait appris l'art de n'être si rêveuse.
Il reste une immense demeure aux émotions dignes,
Des vieux grimoires entassés sur un grand canapé,
Et des larmes oubliées sur autant de nappes usées
Dans l'étang nul autre oiseau n'ose que le cygne.
Elle est revenue pour quêter quelques vieux émois,
Là où elle avait songé à son amour si fantastique,
Dans les corridors la lumière est comme féerique,
C'est une indicible romance sous un noble toit !
Ce lieu est-il éternel au demeurant des horloges ?
Elle a laissé quelques gouttes d'encre s'écouler
Sur le bureau où s'étalent de merveilleux éloges,
Poètesse elle était, et c'est ce qu'elle voulait !
OR
Écrit par Alphaesia
"Le rêve est une folie passagère, et la folie est un rêve qui n'en finit pas !" Arthur Schopenhauer
Catégorie : Poésie
Publié le 13/11/2019
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Poésie rêveuse où plonge un lecteur du soir Balançant doucement comme un frêle encensoir Sa tête aux sons des vers dans leur tendre provende Et sentant délicieux ce poème en offrande. Bravo Olivier, c'est du miel que de tels vers, j'adore leur douceur exquise ! |
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jacou |
Une verve de miel. | |
Weedja |
Merci jacou et Weedja, des histoires me sont contées dans ma tête et j'essaie de les restituer ainsi, c'est instinctif, et je suis ravi de voir que cela vous soit aussi agréable... | |
Alphaesia |
très jolie poésie ça glisse tout seul pour ne pas dire que ça se laisse lire bravo très, très jolie encore une fois belle soirée amitiés Michel |
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reveecrire |