Non, mes amours, je ne suis pas gentille…
Je vole en un pays où nul ne va,
Lorsque vous dormez, quand la lune brille,
En tenant mon corps au creux de vos bras.

Je vole en un pays où nul ne va,
Sous l'arbre aux pendus je me donne au diable.
En tenant mon corps au creux de vos bras,
Vous rêvez d'oiseaux, de cieux adorables.

Sous l'arbre aux pendus je me donne au diable,
Ne vous fiez pas à mes cheveux blonds !
Vous rêvez d'oiseaux, de cieux adorables,
D'un bel ange clair aux yeux céladon.

Ne vous fiez pas à mes cheveux blonds,
Ma danse à la nuit les fera vipères…
D'un bel ange clair aux yeux céladon
Quelle exquise image sous vos paupières !

Ma danse, à la nuit, les fera vipères,
Ces mèches frôlant vos doux cœurs plaintifs.
Quelle exquise image, sous vos paupières,
Une damoiselle au regard craintif !

Ces mèches frôlant vos doux cœurs plaintifs,
Prenez garde à vous, ce n'est qu'artifice !
Une damoiselle au regard craintif,
Vous la sauveriez de quelque supplice.

Prenez garde à vous, ce n'est qu'artifice,
La sorcière va, chevauchant ses rêves.
Vous la sauveriez de quelque supplice,
Elle serait la Princesse de Clèves.

La sorcière va, chevauchant ses rêves,
Vos caresses la font fermer ses yeux…
Elle serait la Princesse de Clèves
Vous seriez Nemours, parfait amoureux.

Vos caresses la font fermer ses yeux,
C'est pour mieux cacher le sombre éclat vert !
Vous seriez Nemours, parfait amoureux,
D'un amour heureux, si paisible et clair.

C'est pour mieux cacher le sombre éclat vert
Que cette sorcière enlace ses chats.
D'un amour heureux, si paisible et clair,
Serrez votre amante au creux de vos bras.

Que cette sorcière enlace ses chats !
Elle est envolée, la fugueuse fille.
Serrez votre amante au creux de vos bras.
Non, mes amours, je ne suis pas gentille…