Marie-Gaspard
Le printemps est si court, dans la vallée du Fiers,
Qu'il doit courir pieds nus, par les sentiers d'hiver,
Je n'aurai pas le temps, le printemps est si court,
De terminer pour toi, cette chanson d'amour,
Mais nous déborderons sur le mois de juillet,
Quand les foins sont coupés, on peut faire ce qui nous plaît,
Si tu as peur des gens, t'en fais pas, Marie-Gaspard,
Je viendrai te chercher, à la tombée du soir,
A la tombée du soir, Marie-Gaspard.
J'embrasserai le front de tes trois beaux enfants,
Dormez bien, mes amours, j'emmène votre maman,
Elle a bien mérité cet instant de répis,
Mais je vous la rendrai, quand vous s'rez endormis,
Nous passerons encore le petit pont du Fiers,
Où le torrent déchire les derniers lambeaux d'hiver,
J'espère que tu auras un peu froid, Marie-Gaspard,
Pour te serrer la taille, loin des mauvais regards,
Loin des mauvais regards, Marie-Gaspard.
Si ça te fait du bien de reparler de lui,
Ne te gêne pas pour moi, j'aime tout ce que tu dis,
Car le son de ta voix, et la chanson de l'eau,
Emportent nos chagrins, sur les petits bateaux,
Les bateaux en papier, que tu confectionnais,
En écrivant je t'aime à tes amants de juillet,
C'était en soixante-quatre, la petite Marie-Gaspard,
Tournait déja la tète à quelques beaux lascars,
A quelques beaux lascars, Marie-Gaspard.
Ce soir tu n'as rien dit de toutes ces années,
Où l'on ne s'est pas vu, où tu étais mariée,
J'écoute le torrent, ce soir tu n'as rien dit,
On s'est embrassé pour la première fois d'la vie,
Le torrent qui s'en fout continue de gronder,
Comme au temps merveilleux de nos plus tendres années,
C'était en soixante-quatre, la petite Marie-Gaspard,
Ne m'aimait pas autant qu'elle m'a aimé ce soir,
Qu'elle m'a aimé ce soir, Marie-Gaspard.
Le printemps est si court, dans la vallée du Fiers,
Qu'il doit courir pieds nus, par les sentiers d'hiver,
Je n'aurai pas le temps, le printemps est si court,
De terminer pour toi, cette chanson d'amour,
Mais nous déborderons sur les autres printemps,
Avec sur mes épaules les p'tits culs de tes enfants,
Allons les retrouver, tes enfants, Marie-Gaspard,
C'est bientôt le matin, mais il n'est pas trop tard,
Non il n'est pas trop tard, Marie-Gaspard.
Patrick
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Quel superbe poème ! Je suis entièrement sous le charme. C'est tendre, c'est léger, si bien rythmé qu'on dirait une chanson. Bravo, on en redemande... | |
Marouette |
Délicieuse chanson de l'amour triomphant Une vraie, enchantersse réussite tiens la doyenne vous embrasse |
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flipote |
sublime * | |
MARIE L. |