Les trois lutins

Trois touts petits lutins, perdus dans mon jardin,
Dansent du soir au matin, pour chasser leur chagrin.
Le premier des lutins se prénomme Antonin,
A perdu son amie, sur le bord d'un chemin,
Emportée par le vent vers des contrées lointaines,
Voue ses prières aux fées, afin qu'elle lui revienne.
Son voeu fut exaucé, la belle retrouvée,
Antonin s'en alla, deux lutins sont restés.

Deux touts petits lutins, restés dans mon jardin,
Boivent du soir au matin, pour noyer leur chagrin.
Le second des lutins, lui, s'appelle Marcellin,
A égaré son âme dans l'ivresse du vin,
Dans les vapeurs d'alcool, celle-ci a disparu,
Voue ses prières aux dieux, pour qu'elle lui soit rendue.
Leur grâce fut accordée, son âme restituée,
Marcellin s'en alla, un lutin est resté.

Un tout petit lutin, bien seul dans mon jardin,
Pleure du soir au matin, accablé de chagrin.
Le dernier des lutins est nommé Simonin,
Ses amis repartis, ne lui reste plus rien.
De guerre lasse, un beau soir, vient frapper à mon huis,
Conte son désespoir, fait part de son ennui.
De ce jour, à ma table, compte un couvert de plus,
Simonin est, bien sûr, mon ami devenu.

Un tout petit lutin m'accompagne au jardin,
Ensemble nous dansons, buvons jusqu'au matin.

Phil