Le psychiatre: "Donc vous êtes vous même"
Moi: "Parfois ça m'arrive"
Le psychiatre: "Comment ça parfois ?"
Moi: "Beh des fois je ne suis pas moi"
Le psychiatre: "Vous êtes tout le temps vous même"
Moi: "Oui mais c'est pas moi qui le dit"
Le psychiatre: "Vous aimeriez être autre chose que ce que vous êtes?"
Moi: "Oui être moi ça m'arrange pas"
Le psychiatre: "Pourquoi ça?"
Moi: "Vous aimeriez vous faire enculer par vous même"
Le psychiatre: "Certainement pas c'est absurde"
Moi: "Alors je préfère ne pas être moi dans ces moments là"
Le psychiatre: "Mais vous êtes vous même"
Moi: "C'est bien quelqu'un d'autre qui le pense"
Le psychiatre: "Pourquoi ça ?"
Moi: "Car l'irréel s'enracine dans le réel"
Le psychiatre: "Qu'est ce que vous voyez"
Moi: "Avec mes yeux le réel et avec mon esprit l'irréel"
Le psychiatre: "Vous hallucinez souvent?"
Moi: "Si je vous demande d'imaginer une pomme allez vous la voir avec votre esprit?"
Le psychiatre: "Oui mais moi je n'hallucine pas je sais que c'est moi..."
Moi: "Et si je vous disais que j'avais imaginé cette pomme dans votre esprit et que vous ne savez pas qui vous êtes"
Le psychiatre: "Vous ne pouvez imaginer que dans votre esprit"
Moi: "Alors c'est peut être vous qui avez imaginé cette pomme dans mon esprit"
Le psychiatre: "Non vous avez imaginé une pomme dans votre esprit et j'en ai imaginé une dans le miens"
Moi: "L'irréel prend source dans le réel?"
Le psychiatre: "Oui et alors"
Moi: "Si j'avais insinué que vous étiez moi et que j'étais vous ma parole aurait été réelle et votre esprit l'aurait refusé"
Le psychiatre: "Car vous n'êtes pas moi"
Moi: "Pourtant c'est vous qui me dites que je suis vous même"
Le psychiatre: "Vous êtes vous pour vous je suis moi pour moi"
Moi: "Je suis vous pour vous et vous êtes moi pour moi?"
Le psychiatre: "Vous êtes vous et je suis moi"
Moi: "Je suis vous et vous êtes moi ?"
Le psychiatre: "Non vous êtes moi pour vous et vous êtes vous pour moi !"
Moi: "Je suis moi pour vous et je suis vous pour moi"
Le psychiatre: "Je suis vous pour vous et vous êtes moi pour vous !"
Moi: "Vous me contrariez je suis qui pour qui ?"
Le psychiatre: "Vous pour MOI et moi pour VOUS !"
Moi: "Alors je suis vous pour MOI et moi pour VOUS non ?"
Le psychiatre: "NON Moi pour VOUS vous pour MOI !"
Moi: "C'est ce que j'ai dis alors pourquoi me contredisez vous ?"
Le psychiatre: "Non vous dites que je suis vous pour vous et que vous êtes moi pour moi"
Moi: "Je ne parle pas pourtant j'entend quelque chose"
Le psychiatre: "C'est normal je vous parle"
Moi: "Si je vous entend c'est que vos paroles font partie de moi et les miennes de vous"
Les psychiatre: "Mes paroles font aussi partie de moi"
Moi: "Oui mais les miennes aussi font partie de moi"
Le psychiatre: "Car vous êtes vous pour moi et je suis moi pour moi"
Moi: "Là on est d'accord mais vous êtes aussi vous pour vous ?"
Le psychiatre: "Oui je suis moi pour moi..."
Moi: "Vous êtes moi pour moi ?"
Le psychiatre: "Je suis VOUS POUR VOUS et vous n'êtes pas moi pour moi...."
Moi: "Je ne suis pas moi pour moi ?"
Le psychiatre: "Si mais vous n'êtes pas moi pour moi"
Moi: "Je suis moi pour moi ou pas ? "
Écrit par Plume borgne
petit a petit viens l'appétit.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 21/11/2022
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Edelphe |
"On me pense" disait Rimbaud dans sa lettre dite du "Voyant". Montaigne : "Je suis humain et rien de ce qui est humain ne m'est étranger". Freud et Jung ont dans l'inconscient à côté du conscient distingué le Moi et le Soi, être en société avec sa "personna" est comme être schizophrène, c'est jouer un rôle d'autre tout en étant soi même, parce qu'il y a tellement de chose à ne pas dire en société, dit-on, qui la ruinerait d'affects non maîtrisés (les haines sont pour la politique, éminemment...sociale pourtant). Le poète Antonin Artaud, dramaturge, auteur, artiste, aurait écrit comme vous : excellent texte très lucide sur des échanges...complexes : bravo, j'aime ! |
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jacou |