À ta santé mon père, aux chants de ces horreurs
Aux chants de leurs prières, aux cultures de la peur
À nos funestes memoires, à nos guerres fratricides
À nos pires souvenirs, à nos rancunes imbéciles
À nos forêts en feu, à nos mégots brûlés
À nos poumons braisés, à la colère des cieux
Aux rivières débordantes, aux océans vidés
À nos glaces fondantes, aux navires échoués
Aux chemins ravagés, aux champs des pesticides
Aux destins saccagés, à nos infanticides
À la culture du vide, au progrès du néant
À la jeunesse sous-vide, au regret des parents
À nos visages filtrés, aux demeurés clubbeurs
Au prêt-a-brouter, aux moutons de malheur
Au plastique dans les seins, à la Silicon Valley
À la mort du féminin, aux viols de nos vies privées
À nos esprits éteints, aux écrans allumés
À nos peuples crétins, aux bêtises connectées
À nos artificiels, a nos musée du Soi
À tous ceux , à toutes celles, à ce qu'il nous restera
À nos terres brisées, aux inconnus des routes
Et puis à nos déroutes, aux marins étrangers
À nos soleils d'hiver, à la neige de printemps
À ce parfum d'ivresse, au temps de nos 20 ans
Aux beautés inconnues, et puis aux filles de joies
Aux tristesses infinies, aux prénoms sur les croix
À nos amours passés, à la mort des amitiés
À nos âmes fatiguées, à la mort de nos idées
Aux sanglots dans ta voie, à ton oeil amoureux
À la trace de nos pas, à la plage de nos adieux
À notre terre malheur, à ce monde fini
À mon frère, à ma soeur, et puis à toi aussi
Écrit par Quai 21
Le vrai talent n'est il pas de bien cacher le fait qu'on en soit dépourvu ?
Catégorie : Divers
Publié le 15/11/2019
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La litanie est dure car vraie, tout est arrivé et va durer, nous n'en sommes qu'aux balbutiements. Merci à vous du terrible constat. | |
jacou |
Un poème qui fait réfléchir sur le constat qu'il dresse, hélas trop vrai! La violence, les atteintes graves à la nature, nos dérives,... tout y est passé en revue, et la simple énumération poétique, qui fait la force de ce poème, nous conduit à nous interroger sur notre propre conduite. | |
Matriochka |
Ces constats et la tristesse en filigrane m'ont apporté bien des frissons. Très jolie verve poétique aux airs de chanson punk sensible. Merci à vous Quai 21 | |
Ombellune |
Merci Jacou , Matriochka et Ombellune pour vos lectures et réactions ! | |
Quai 21 |