J'ai voyagé,
Ma famille ai-je délaissée,
Un mois et demi durant,
J'ai marché.

Me suis-je perdue,
Dans la brume du Mékong,
Dans les temples mystérieux ?
Dans les ruelles,
Seule, je marchais.

Me suis-je perdue,
Dans les nuits calmes et silencieuses de Luang Prabang ?
Me suis-je perdue
Dans la nuit mystérieuse de Chieng Rai ?

La vibration profonde et métallique,
Du gong matinal,
Venait jusqu'à ma fenêtre,
À Luang Prabang.
Il me donnait mon nord.

À l'ombre d'un jacquier,
Devant Bouddha,
Assise jambes croisées, je méditais.
C'était mon midi.

Dans la lumière orange du coucher du soleil,
Le rire lointain des enfants au bord du Mékong,
Les prières chantées,
Chaleureuses et répétitives,
Rendaient hommage aux enseignements de Bouddha,
Et m'indiquaient mon ouest.

Tant de fois, mon corps s'égarait,
S'épuisait sous les rayons ardents du soleil,
À trouver la route.
Tant de fois, mes pensées s'égaraient,
Suivant les mirages, les rêves éphémères
Croyant en leur réalité.
Tant de fois, je me suis perdue.

Mon esprit, éclairé, lui, marchait,
Sous le soleil éclatant et brûlant,
Ou dans le noir,
Parmi d'innombrables inconnus,
A travers tant de beautés,
À travers de parfums sensuels des fleurs tropicales,
Dans la folie des nuits bazars
De Luang Prabang à Chiang mai.
Je marchais,
Sans me perdre.

Me voilà de retour,
Mon esprit apaisé,
Puisse-t-il rester éclairé,
Puissé-je entretenir cette lumière,
Qui guide mes pas,
Et me montre la vraie nature des choses de la vie.

Mes pas retournent vers mon nord, mon est, mon sud et mon ouest.
Le midi de ma vie,
Ma famille chérie.