Princesse longiligne à la taille fine,
Teint de porcelaine, aux mains fines,
Quand elle se dėplace, c'est sur un nuage,
Elle flotte, elle vole dans un léger bruissement de soie.
La princesse de Chine.
Derrière cette grandeur,
Elle cache tant de malheur, au fond de son cœur.
C'est l'abandon, la trahison qui ont formé
Depuis son plus jeune âge, les barreaux dorés de sa prison.
Du palanquin rouge et or,
Traversant aux aurores,
Villages et plaines,
Secouée par les sanglots et les premiers remords,
La princesse de Chine
Abandonnée des siens
Doit bientôt devenir
Un précieux bien,
Parfois traitée comme un bon vieux chien
Tantôt gratifiée d'une caresse,
Tantôt fouettée et repoussée comme la peste.
La princesse de Chine
Quand enfin met au monde un garçon
Gagne un peu d'estime de l'époux
Et des anciens.
De simple concubine, elle devient une précieuse maîtresse
Bien qu'encore sous le joug de la vieille belle mère du foyer.
Il faudra défendre sa descendance
Le nourrir de son sein,
Le protéger du mauvais œil,
Pourvoir à son éducation
Le défendre
Face aux manigances des concubines.
Ultime fierté est le moment
Où le fils aîné est mandarin enfin nommé.
Nul doute, le père et les ancêtres
Reconnaissent sa digne lignée.
La princesse de Chine
De fil d'or brodera les longs manteaux de son fils le mandarin.
Ce joyau apaisera ses vieux chagrins
Ce, jusqu'à sa fin.
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Très joli et délicat poème. Il est vrai que le sort de ces princesses de Chine n'était pas très enviable. Et que dire de celle qui ne portait pas de fils... En tout cas j'aime ton écriture qui m'a emportée dans ton univers de soie et de sanglots. Merci. |
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Marouette |
Merci, de ton message, cela m'encourage. La souffrance est belle lorsqu'elle est sublimée par la dignité ou des faits radicaux. Le contraste entre la violence et la lente et fausse douceur de la de scription de la plume ajouté de la fausse beauté à ces conditions difficiles. | |
Quynh |