Revoyant par éclairs les mains bouffies d'enfance
Qui tâtonnent engourdies les pentes et les raviers
Les plaines ou les blés battus au nom du sens
Qui s'agrippent aux doigts fins d'une mère agitée
Revient l'odeur poivrée, acide de la menthe
Le dégoût d'un parfum, le rejet d'une fragrance
Le senti du navire sans vent et dans les eaux
De voir un horizon définition du mot
Des déclins du soleil, vécus comme des vies
Des déclins idéaux, où la nuit est mortelle
C'est l'enfance aguerrie et qui déploie ses ailes
Se comparant en fin au fraisier reproduit
Toujours reporter ce qui devait venir
Grappiller près du gouffre brodant son devenir
Les dessins de l'écorce au fond du vieux noyer
Distance du tout près des matures noyés
Tout était donné à ces deux mains bouffies
Privées de rien, privées de tout, privées de vie
Privées du temps qui donne tout en le volant
Prairie calme. Oiseau fou. Feu éteint. Mon étang.
Tout, tout était donné à ces deux mains bouffies
L'alchimie sans savoir diluait jour et nuit
Le bien n'était pas né, parce que le mal dormait
N'étant pas postulat, la vérité était
Mais parfums temporels les vents lointains soufflèrent
Naquirent les souffrances temporales, boréales
Et floues. Dans l'encens grouillaient les coléoptères
Et l'on distingue au loin les tensions animales
Je pensais vouloir aller ou la folie nous mène
Retranché positif et toujours sur la piste
Je vivais découpé et coupé du noumène
En pensées systémiques grandissant comme un kyste
Et même si je sais tout, même si je me connais
Je crois aux chants d'ailleurs qui venaient de la mer
Mon âme fait couler sous voûte du palais
L'acide eau des paroles dans des gorges amères
Nous peuplerons ces terres inconnues du néant
Par un calme murmure silencieux et grandiose
Les langues ensanglantées ravaleront leur prose
Nous accueillerons tout par un amour béant
Les sigles des lèvres échangeront leurs arcanes
De tendres paupières cloisonneront l'infini
La bouche formera un seul velours uni
Pour geler en parole un silence diaphane.
Écrit par Romainock
"La plus subtile folie se fait de la plus subtile sagesse."(Essais, Montaigne, Apologie de Raimond de Sebonde)
Catégorie : Divers
Publié le 30/12/2012
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votre style nerveux, vif et chantant à la fois plein de surprises, de bonheurs d'expression me comble de plaisir...... Certes, je vais vous lire avec assiduité..... | |
flipote |
Merci! :) Je m'attaque à vos œuvres dès que possible! (Et soyons honnêtes et critiques l'un envers l'autre, c'est plus intéressant -?-) | |
Romainock |
C'est riche, ça fourmille d'idées, de jolis mots assemblés en images poétiques. Merci pour cette lecture. | |
Marouette |