Hagard,
L'esprit se meurt
De notre temps.
Assoiffé de pensées
Que l'époque lui refuse,
Tout obsédée qu'elle est
Par la terre, qu'elle ronge jusqu'au sang
Malade de sa misère
Malade de solitude
Le monde feint d'ignorer l'esprit
Qui pourtant, vit en lui
Aux célestes peintures, à leurs courbes infinies
Ne répondent plus que de droites, sévères lignes
Qui jamais ne se croisent
Pylônes de l'ennui !
Voilà qu'on a voulu compter ce qui était innombrable,
Et l'erreur de calcul accouchant d'un mensonge
On a clamé bien fort la liberté des choses
La science a vu le monde
Comme on voit une coquille
Et sans apercevoir
L'oiseau qui s'envolait
Elle a pris la coquille
Pour tout ce qui existait
Ainsi est advenu, le règne des coquilles vides
Mais ces nuages, et ces sommets !
Et ces alpages, et ces forêts !
N'est-ce pas là comme ton corps, la cime de ton être ?
N'est-ce pas là bien le nid d'un oiseau gigantesque ?
Comment lui préférer ces sinistres artères ?
Si ce n'est en haïssant, bien bas,
Le monde,
Qui t'as fait naître !
Et oui !
L'Idée se meurt
Son bruissement ténu, déjà
Se fait plus faible
Que la cadence infâme
De l'aiguille malmène
À chaque instant l'on craint
Que ce soit le dernier
Pour cet oiseau-tempête
Qui le monde, fait chanter
Pour peu que nous l'aimions,
Encore un tant soit peu
On voudrait tout d'un coup, manger tous les coupables
« Où se cachent-ils ! » tonne la voix en colère
Ceux qui cultivent le sable, et boivent l'eau des mers
Ceux-là même qui couronnent
Les cendres et la poussière
On voudrait, on voudrait …
Mais bien vite on s'essouffle,
On oublie
Déjà il faut manger, et pour ça faut payer
C'est le roi qui l'a dit
Dans ce monde-là,
Les oiseaux bossent aussi…
Ils doivent mériter
Les miettes de leur vie.
Écrit par S-W-I-M
La vie est un caillou que le sage ramasse pour lapider le ciel
Victor Hugo Catégorie : Triste
Publié le 14/08/2018
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