C'est dans une nébuleuse que je vis oh mon chéri,
Difficile de comprendre sans regarder le ciel,
Difficile d'imaginer depuis ta tour d'acier
C'est sûr on ne vit pas sous le même soleil

Les rayons de ma lune sont trop obscurs pour toi
Dans les ténèbres de la nuit tu ne crois que ce que tu vois
Mais ferme les yeux chéri, et oublie les repères
Donne à ton esprit juste un peu plus de lumière

Moi indifférente ? Où prends tu cela ?
Lassée, frustrée, un peu perdue, déçue, voir désillusionnée,
Est-ce assez pour t'alerter ?
Non, il me faut sans doute continuer…

Je sais bien que tu n'y es pour rien
Dans le fond c'est moi qui aie peur
Mais quand je barricade mon cœur
C'est pour mieux ouvrir le tien.

Mais j'ai trop lu de manga et de livres que tu ne connais pas,
Et j'ai tendance à oublier que les elfes, les hobbits n'existent pas
La princesse de Clèves ne veut plus discuter de son Nemours
Tout ce qu'il me reste ce sont des pauvres rêves d'amour

Ils s'envolent, légers vers d'autres dimensions
Dans des océans, des forêts plus profondes
Ils cueillent la rosée sur des feuilles dorées
Dans des arbres si grands qu'ils obstruent l'horizon

Ils s'imprègnent, avides, de mille univers
Et reviennent vers moi le cœur, l'âme légère
En me priant de venir, et de courir aussi
Telle un digne personnage d'héroïque fantaisie

Mais mes jambes sont lourdes
Et l'attraction trop forte
Si tu pouvais bien m'aider à embarquer
Me prendre par la main comme aurait dû le faire Sam
En voyant son Frodon partir seul vers le nouveau monde…

Au lieu de ça, tu souris d'un air condescendant
A tous mes rêves stupides et mes rires larmoyants.