Ma ville a mauvaise mine dans ses ombres
Vivre pour mourir, aimer sans interruption
Voilà un disque que je ne me lasse pas d'écouter
Les fenêtres n'ont pas de fleurs sur les balcons
Chacun s'y enterre, dans ma ville, dans sa prison
Il y a bien mon cœur qui bat juste pour rire
Même si je l'ai coupé des tensions, mon cœur cloison
Pour ne plus entendre le vent frémir et tenir
À assassiner ce qu'il trouve faible à déraison
Ma ville ! elle balance entre musique et mort
S'appesantit sur des histoires à dormir debout
Quand les petites gens crachent leur vie au comptoir
Et que des clochards crèvent de froid dehors
Des tas de jambes courent après le dieu Argent
Les anonymes qui trépassent n'intéressent pas vraiment
On préfère se donner l'illusion qu'une maison
Ou une piscine comblent le vide de notre ego
Ma ville recèle des endroits pour danser, oublier
Qu'il y a des virus et qu'on respire un air vicié
Elle n'est jamais plus belle qu'illuminée à minuit
Aux abords de sa rivière où les noyés ont mon bon souvenir
Ma ville est un point minuscule à l'échelle du Tout
Elle pue la gazoline qu'on essaie de vendre bio
Elle pue de tristes rêves qui flottent dans les égouts
Les visages des gens sont narquois ou faux, blessants
De la soul dans la ville, je n'y crois plus désormais
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Bonsoir Sol Ton texte m'a beaucoup touché. Il m'a fait penser au bouquin de Richard Bohringer " C'est beau une ville la nuit " En lisant tes mots, je me disais " Quelle triste ville ! " mais bien entendu, ce n'est pas la ville qui est triste...ce sont les gens. Un vent de dépression tourne autour de notre planète...faut pas qu'on se fasse choper ! |
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Iloamys |
Quelle atmosphère, c'est vraiment impressionnant ce que votre poésie nous amène à songer. Il faut parfois choir l'ombre et délester de son regard les costumes, il y a sûrement des personnes de bons dans tout ce fracas, peut être que même elles ne le savent pas. Encore une fois merci Sol, tout en vrai |
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Oshidiriz |
Bonsoir, Constat saisissant de la Ville .. La Campagne devient ainsi peu à peu .. les Veillées ne sont plus, les Gens se terrent ( sans Jeu de Mots ) :) Les Jours passent avec leurs Aléas .. Bravo pour ce Regard de la Ville attirante et triste, Bruyante et seule .. LyS .. |
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Lys-Clea |
Finalement, on n’est jamais aussi seul(e) que dans une ville peuplée d’anonymes qui ne se parlent pas, ne se connaissent pas, une ville qui de surcroît ne vit plus et s’enferme peu à peu dans une déprime morbide. Une vision sans concession, sans faux-semblant, qui révèle un cri de désespoir dans un style percutant. Bravo et merci, bien amicalement à toi :-) |
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Matriochka |
Poème saisissant, terrifiant. J’aime beaucoup, bravo Sol ! | |
Quai 21 |
Elle est si réaliste votre ville J'ai un peu la même J'aime la construction de ce poème et ses images fortes |
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Edelphe |
Merci à tous les créateurs/trices de mondes à part. | |
Sol |
Chroniques des temps rudes que nous vivons. Mais s'accrocher se paie d'un désespoir serein, si j'ose dire, je sens cette tonalité dans ce poème à la Zola, social et très réaliste. Merci de publier comme un poète dans la ville, "entre béton et bitume"... | |
jacou |
Oui merci Jacou | |
Sol |
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