Je me souviens encore de ce jour béni
Où, installée chez toi pour l'après-midi,
J'avais, pour une fois, dépassé cette timidité
Et, sur tes lèvres, avais posé un léger baiser.

A ton regard étonné, je fus prise de confusion
Et me suis remise au travail sans autre intéruption.
Tu évitais mes regards, de plus en plus génée.
Alors, je crus t'avoir offensée et blessée.

Le lendemain, de retour à l'université,
Comme tous les jours, tu vins me saluer.
Moi, ta blessure, je ne pouvais me pardonner.
Aussi me suis-je rapidement détournée.

Ainsi les semaines se sont écoulées,
Et mes larmes ne voulaient pas couler.
J'ai alors perdu tout appétit.
Je ne dormais même plus la nuit.

Pourtant un matin à ma porte on frappa.
Quand j'eus ouvert, tu étais là pleine de dignité.
Tu me dis, arborant un magnifique sourire,
Que cette fois je ne pourrais te fuir !

A ce moment, j'ai explosé :
Mon amertume, je te l'ai hurlée !
Et mon coeur, qui était si serré
A enfin laissé mes larmes couler.

Je te criais que j'étais désolée,
Que je n'avais pas voulu te blesser.
Que, parce que tu étais ma très chère amie,
Pour notre bien, je disparaîtrai de ta vie.

Je n'ai pas pu continuer
Car tu m'avais enlassée !
Alors je me suis laissée aller
Te murmurant que je t'avais toujours aimée.

Avec un regard emplit de tendresse,
En me prodiguant quelques caresses,
Tu m'as avoué que si tu ne pouvais m'aimer
Jamais tu ne renoncerais à notre amitié !

A présent nous nous promenons avec ton petit ami
Et je ressens encore une pointe de jalousie.
Pourtant, il me suffit de regarder tes yeux emplis de joie
Pour me dire que nous vivrons heureux tous les trois.