En avisant ses yeux aux lueurs inondées,
C'est un siècle de vie qu'il m'a semblé étreindre.
Brûlant dans la fadeur d'une ville immolée,
Son regard, lumerotte, enlaçait sans enfreindre.
Dans cette poudrerie, invitée du grand nord,
Sa silhouette chafouine affrontait les semblants ;
Je ne saisissais rien de sa vaine tristor
Dans le sein torturé de la neige et du vent.
L'existence vigousse qui l'avait animée,
Semblait une ombre morne, au demeurant fada,
Mais dans ses doigts calleux, dans sa félicité,
Il était un grand homme, aimant et n'aimant pas.
Une âme champagnée, au respect débonnaire,
Saluant les badauds dans leurs tap-taps jaunis,
Il était peuple et roi, nouveau-né et grand-père,
Allumant dans les cœurs un peu de poésie.
Et si ce soir la ville enlace un imposteur,
Si dans les rues mourantes ne cesse de dracher,
Lui semblait immortel, devant ce dépanneur,
Sirotant la ristrette, un peu ivre, et touché.
Écrit par TheSnake73
« Si tu as cru, destin, que je pouvais partir, il fallait me donner des ailes. » Pierre Reverdy.
Catégorie : Triste
Publié le 15/04/2016
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Des mots peu utilisés en français que j'ai dû chercher pour bien comprendre le texte. "tristor" reste inconnu pour moi...j'espère en avoir deviné le bon sens. | |
Axelle14 |
J'adore, tout semble prendre vie à la lecture de ce poème... | |
Poesie nocturne |
Axelle14, je te remercie de ta lecture et de ton attention quant aux mots de la diversité francophone. Il s'agit en vérité d'un poème pour un concours, Poésie en liberté, qui proposait une liste de dix mots peu usités à incorporer à un texte. Quant à "tristor", il s'agit d'un néologisme inventé par Apollinaire, dans son recueil "Calligrammes". Je ne me souviens plus exactement du poème, mais ce mot, mélange de tristesse et de remord, m'est restée. Merci de votre lecture ! |
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TheSnake73 |