Il faisait grand soleil en cet après-midi
Journée idéale pour voguer dans les bois
Alors il prit son chien enjoué et hardi
Pour s'aller promener avec au coeur la foi
Circulait la rumeur que parmi les cyprès
Errait un marginal aux criminels dessins
Mais il ne croyait point en ce conte mauvais
Et marchait d'un pas sûr sous un vent sibyllin
Il aimait se laisser bercer par le ruisseau
Dont le chant apaisé résonnait mystérieux
Alors il s'allongeait en mettant son chapeau
Sur son visage blanc pour recouvrir ses yeux
Souvent il s'endormait dans sa méditation
Pour se livrer serein au rêve évanescent
Que dessinait Morphée avec sa dévotion
Aux lèvres un sourire où naviguait le Temps
C'est ainsi ce qu'il fit à un tronc s'adossant
Pour trouver de l'ombre dont la douce fraîcheur
Caressait son corps de ses doigts innocents
Le plongeant prestement dans un sommeil charmeur
À quelques pas de lui errait un sauvageon
Machouillant un caillou, de guenilles vêtu
La peau ravagée par des nuées de boutons
Dégageant un parfum étouffant et têtu
Ce dernier aperçut le promeneur dormir
Avec à ses côtés son fidèle bouvier
Son sang ne fit qu'un tour, il se sentit frémir
Et sortit de sa poche un silex bien taillé
Le canidé sentit un danger s'approcher
Se dressa promptement saisi par son instinct
Agitant fort la queue il se mit à grogner
Réveillant son maître qui ne comprenait rien
Soudain le vagabond bondit en éructant
L'animal le chargea les crocs prêts à percer
La dégoûtante chair du vilain assaillant
Qui usait son arme par gestes saccadés
Le chien saisit sa gorge et fit couler son sang
Mais le vil meurtrier visait sans précision
Le ventre du bouvier qui lui offrait ses flancs
Et qui finit couché saisi de convulsions
Par la rage emporté le promeneur frappait
Le menton de l'errant qu'il voulait désarmé
Mais résistait hélas le furieux assassin
Qui planta son silex dans son buste bombé
Dans un gémissement par la pointe arraché
Il tomba sur le sol en lançant un regard
À son courageux chien qui mourut harassé
En même temps que lui sous la chanson d'un geai
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Voguer dans les bois et humer cet air pure c'est la liberté retrouver ! Merci mon cher ami poète 😘un bon weekend je te souhaite Isadorable 💖 |
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Isadorable |
une bien triste promenade, il ne fait pas bon errer dans vos bois @micalement |
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Gabrielle-E |
Funeste promenade! Vous vous y entendez pour créer l’ambiance et maintenir le suspens, et je pense que j’éviterai de m'aventurer en ces bois. Courageuse... mais pas téméraire! Merci pour cette lecture prenante :-) |
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Matriochka |
Une plongée en des temps passés où les bandits en maraude rendaient les chemins peu sûrs. J'ai aimé ce récit qu'on dirait venu du XVIIe ou du XVIIIe siècle ... quoique ... Il en existe toujours, de ces sinistres criminels de bas étage, prêts à vous trucider pour quelques dizaines d'euros, pour votre smartphone ou pour rien. |
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Ombrefeuille |
Bonsoir Vermeil .. Voilà, on goutait aux Joies d'une Balade forestière et vous nous avez joué le Conte terrible .. mais sommes restés haletants de savoir ce qui .... BRAVO ! LyS .. |
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Lys-Clea |
Au mauvais endroit au mauvais moment, comme on dit Pourtant le lieu prêtait sa quiétude au départ Sans dialogue il n'est plus que les gestes, furieux et affreux gestes... Sans les mots ne restent que les animaux Bravo |
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Edelphe |
et ben voyons !! je m'attendais à un petit conte de fée pépère tranquille et voilà que cela finit en cacahouète zut crotte :) bravo trop bien écrit :) merci Vermeil ** |
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MARIE L. |
Merci Isadorable, Gabrielle-E, Matriochka, Ombrefeuille,Lys, Edelphe et Marie | |
Vermeil |
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