Sur les champs en fleurs et les chimères d'hiver
Aux lueurs d'argent qui perlent sur ton visage
Tu attends dans la douceur d'un vent éphémère
Les bateaux fantômes pour quitter le rivage

Là où l' Amour s'est tu, au bord du ravin 
Un jour que la brume a bu l'or de tes rêves
Laissant une poussière noire aux creux de tes mains 
Et le chant d'une prière comme remède à la fièvre

L'envie de t'offrir des myriades d'étoiles en éveil
Embellir tes lèvres d'une étreinte saveur miel
Pour que se sèvre chacune de tes ombres en peine
Au sein d'une sève colorée, tendresse qui est tienne

Sans toi, la mésange qui me recueille dans les airs 
Je me répands comme une ombrelle qui se greffe
À la brèche souveraine du diable et des prêtres
D'une ère condamnée à trouver sa lumière

Parfois je rôde en des lieux, j'oublie ton rire
Lorsque m'embrochent les tyrans rendus martyre
Mais leur révolte ne tuera mes espérances
Pour toujours sonnera la promesse d'une danse

Et puisque tu gis près d'un lac endormi 
Je te prendrai un beau jour peut-être une nuit
A tous ses vils sanglots que l'oiseau t'a laissé
Je crèverai en haut son cœur d'une flèche bleutée.