Il a suffit le temps d'un instant
A la faveur d'un égarement
D'un léger souffle de tendresse
D'un infime semblant de promesse
Las, pour que basculât ma vie
Bifurquer fut ma connerie
Pis encor, ma procrastination
Fixa pour longtemps ma position
Une position bien précaire
Qui me résigna à me taire
Je m'enfermai dans un silence
D'anachorète en pénitence
La honte pour seule compagne
En mon cœur s'enfla la hargne…
Il a suffit le temps d'un instant
A la faveur d'un égarement
Puis la perte de l'innocence
Pour faire le deuil de l'enfance.
Zombie, ruminant ma peine
J'errai m'efforçant à rester zen
Rougissant comme un coquelicot
A l'évocation de ses derniers mots
Ses « mon amour merci à bientôt »
Abandonnés sur le piano
Firent sans tambour ni trompette,
Jaillir mes larmes de pauvrette
Balayant ma joie évanescente
La honte se fit plus violente :
Grattant l'écorce du caoutchouc
Rapporté d'un voyage à Kourou
Brisant le beau plâtre antique…
Ma colère fut diabolique
Je glissai vers mes jours maternels
En chute libre sans rappel
Rêvant mon ventre en silicone
Non de rondeurs mais de bonbonne
La honte pour seule gardienne
Fidèle comme une chienne.
La dure absence de ma mère
Força le soutien de mon père
Il sut ma honte grandissante
Eut une parole apaisante
Comme la douceur d'une poudrerie
Qui mit fin à mon infamie
D'un geste sûr d'un père serein
Il ôta un gant saisit ma main
et m'accorda ainsi son pardon
Sans trop croire à la résurrection
De mon bonheur sali bafoué
Par ma précoce maternité…
Engendrerais-je un enfant heureux
D'un gai luron, escroc maupiteux ?
Mon père et moi d'un commun accord
Jugeâmes mon écart, un coup du sort
Éludant le temps de cet instant
Pour ne plus penser qu'à mon enfant
Décrétant que cette aventure
Méritait bien des joies futures.
Or la honte toujours me suivit
Et toute la vie, m'asservit
Écrit par Ys
Mes écrits ne sont pas, ou alors si peu ou prou, autobiographiques. J'aime m'inspirer de musique, d'oeuvres d'art (peintures, dessins, sculptures, photographies...) et du monde qui m'entoure...des êtres et de la nature.
Catégorie : Divers
Publié le 10/06/2010
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on ne peut que compatir à cette douloureuse confession d'où ressort la belle figure de ton papa,,, mais purquoi tant de honte!!!je t'embrasse | |
flipote |
Flipotte ! Cela n'a rien d'autobiographique !!!!!!...complètement fictif si ce n'est oui que j'ai la chance d'avoir des parents merveilleux, une mère généreuse en tout et un père d'une très grande bonté aussi, d'un grand esprit ouvert à tout... Le seul poème qui parle d'une parenthèse dans ma vie c'est "Comme autrefois..." celui là oui, je l'avoue est absolument autobiographique. |
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Ys |
Ce poème est très beau il parle avec le cœur de la bâtardise vilain mot qui existe encore et qui justifie la honte pourtant injustifiable des enfants qui ne peuvent mettre des mots sur "l'inconnu". Amitiés |
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zenobie |