L'univers est donc graine de femmes et d'hommes
Concoctant les êtres vrais que nous sommes
La nuit penchée dessine le visage des anges
Puis l'âme que l'eau matinale argentée arrange

La naissance n'est que la seconde incarnation
Nous fûmes d'abord habitants d'une nation
Dans l'indistinction des jours nous étions bercés
Puis nous naquîmes où l'Amour nous a placés

Lorsque refondus nous prenons d'une belle île
D'un champs d'une forêt d'une rive un asile
Assis à même la terre serrant nos enfants
A qui nous cédions de nuit notre part du greffon

Alors nous nous élançons en arbre en lent fleuve
Le vent nous fiance au gré des chemins parcourus
Et c'est miracle dans les plaines qu'il abreuve
C'est naissance au nid et vol d'oiseaux dans les nues

Et c'est à pleine mains que se cueille la Vie
Le raisin d'existences à l'orange des saisons
Des écrins en maillon pour accolade assouvie
Dans l'abri des lieux où s'effeuille l'horizon

Paysage entrevu des plus beaux rus qui coulent
Tapisseries semant des champs penchés d'épis
Passereaux et pigeons épuisés qui roucoulent
Tout un jour est offert au soleil sans répit

Puis la lune s'approprie la nuit qui de secret
Pousse l'art des stars en éclairées capricieuses
L'autre chandelier en complément qui se crée
En pause sur espace à pièces silencieuses

C'est l'univers pour nous les femmes et les hommes
C'est la nature entière en le plaçant au sein
Qui réjouit par ses yeux un monde qui est somme
De tous nos possibles nos vouloirs en essaim !

Jacou & Yuba