Messagères glissantes, suintantes, sous la terre,
Il les chérit, les désire, et elles l'obsèdent,
Il les offre, et les scrutent, plus fines que le nerf,
Les exaltées, plus poétiques que l'aède.

Certaines alignent des objets dans leur salon,
D'autres collectionnent, des tubes de colle,
L'étrangeté existe, ici, loin d'être folle,
Je devrais accepter cette obscure passion.

A chaque trou martelé et profond, j'entends
Les éloges d'un homme, par ailleurs blasé,
L'observant longtemps ces cheveux de Satan,
Qu'adulent tous les jeunes au rapide phrasé.

O cheveux de Cérès, vous qui nous nourrissez !
Ne nourrissez que son corps sans vous soucier,
De hanter son esprit, vous, sales… (censuré)
Père, oublie ta passion et vous, compatissez,

Plus qu'un métier, vous venez, veines intrusives,
Fibres optiques, obsession malsaine, addictive

A mon père qui travaille dans les télécoms et qui adore (au sens premier du terme, il se prosterne) les fibres optiques.