La puce est incarcérée, insérée sous ma peau
Elle me numérote et me déplace
Elle me parut évidente, un matin, trois ans plus tôt
Comme des lacets qu'on ne sait pas délacer
Et pas lacer non plus, puisqu'on me l'a mise
(La puce, identité comprise).
Ceux qui se font couper un prépuce,
Passe encore ! C'est hors-sujet, et surtout une inutile partie du corps
La puce est mise dans le sujet, dans son épaule (dans mon cas)
On m'a donc mis cette puce.
Pour ma sécurité.
J'ai donc signé la clause
Pas de morosité !
Une longue prose, une prosodie bureautique, un texte qu'on me fait aimer, dont la lecture résume
Ce qu'en moi, en les gens, on allume :
Identité, sécurité.
On la plongea sous mon épiderme
Telle ces graines dont germe
La répliqu'de l'autorité
Et tous les membres de puces dotés
Se fliquent eux mêmes, pour l'affuter.
La puce fut incarcérée, ainsi qu'insérée sous ma peau
Hier, pour en finir,
Je pris une longue tige.
Cette puce appartenait à un autre
Qui me montra
Des images d'un quidam à qui il arriva malheur
Et que la puce aurait sauvé, changeant sa mort en simple peur.
Je m'éloignais de lui, ne transformant pas cet instant en spectacle
En un geste qui parut impulsif, mais qui était bien réfléchi
(Les instincts les plus reptiliens intéressent les érudits),
Je coupai ce morceau d'épaule, et ma tige plongea,
Creusa dans mon corps qui se crispait, on me l'obligea
On me l'imposa, mais je la retire !
Adieu à ce cerveau d'un autre humain, et à son réceptacle!
Du sang jaillit, je me bandais moi-même
Très maladroitement
Merci, ô Tonomie, ô Tarcie, Liberté !
La puce tatouée d'un numéro,
De mon prénom, d'une photo,
Heurta le visage du propriétaire
Et à moins que je sois contre lui en permanence
(Que pourrai-je y faire?)
Je crois que la puce se tromp' de position.
Je ne hais pas la puce.
Mais le nom qu'elle indique.
Je ne la jette pas, mais le nom qu'el'réplique.
Errant ensuite dans la cité de briques
Marchant en vill' je ne sais prendre le métro.
Je ne sais rien, servile,
Rien que mon endormissement.
Dans un'sorte d'auberge (auberge de jeunesse)
Je raconte à mes camarades de taverne
Tout ça puis me plonge dans de nouveaux Jules Verne.
Badassement se casse qui veut me fixer
N'allez pas provoquer l'Etre bon chaotique.
Écrit par Zigzag
\"L\'art est un mensonge qui nous fait saisir la vérité\" Picasso
"Mon bonheur ne serait pas bien grand, si je pouvais dire combien il l’est… " (Beaucoup de bruit pour rien, Shakespeare) Catégorie : Fantastique/Sf
Publié le 28/08/2019
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J'ai lu mais no comment | |
Belle de jour |
J'ai lu aussi ! Ce qui m'inquièterais ce n'est pas d'être espionnée , je m'en fiche , je suis déjà fichée par mon portable "intelligent" , mais c'est la présence de ce corps étranger certainement hautement toxique sous ma peau... |
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Yuba |
Une allégorie, ce qu'est la SF, d'un monde où s'automatise et donc se mutile l'être humain, toujours un peu plus. Ce texte a du rythme, c'est une très bonne lecture. | |
jacou |
Merci beaucoup ! | |
Zigzag |