Il est des heures qui se trompent de jours;
Des lumières que l'on souffle sur des bougies;
Avant ton départ, le dernier compte à rebours;
Toi qui reste dans un élan d'agnosie;

Quand j'arrive à forcer tes derniers retranchements;
Lorsque tu tends ta joue avec inconscience;
Dans le regard croisé que tu cherches distant;
En laissant ta main flâner sur ma hanche;

Il est des mots qui ne franchissent pas mes lèvres;
Que tu entends pourtant quand tu me croises;
Comme une gifle que je t'offrirais dans une trêve;
Des armées de soldats aux allures siamoises;

Quand tu dessines les cicatrices d'un tatouage;
Sur un corps vallonné dans un lit où tu es seul;
Je t'accompagne dans ces contrées d'outrage;
Où nos Raisons sont aussi certaines que veules;

Il est des voiles qui se posent sur des histoires;
Quand les mots se caressent sans retenue;
Dans les non dits de ceux qui savent voir;
L'ambivalence du secret des ingénues.