Il faut, tu le sais, un jour être sage,
Quand même, regarde toi, à ton âge,
Qu'attends-tu de ces artistes de passage?
Ma fille, il est plus que l'heure d'être raisonnable,
Ton mari va rentrer, il faut dresser la table,
Défaire tes cheveux, prendre un air affable,
Et si tu n'en as pas envie, apprendre à faire semblant,
Garder le sourire, le verbe joyeux et content,
Ne rien laisser paraître et restreindre tes élans,
Sache ma chérie que cette alliance te promet de ne manquer de rien,
Qu'importe si tu danses avec le diable au corps chaque matin,
Le qu'en dira-t-on se moque royalement des Saints,
Pourvu que la photo de famille soit jolie,
L'illusion parfaite d'une vie sans aucune folie,
Avec ce précieux à ton doigt comme une asphyxie,
Laisse le donc te ronger chaque jour à petits feux,
Tu verras, tu finiras par te sentir mieux,
Quand tout ce qu'il restera de tes cieux,
Le miroir d'un rêve formaté sur les convenances,
Des pairs qui jugeront ton rôle en bienséance,
Alors tu seras la reine de tes espérances,
Déchues aux pieds d'un volcan éteint,
Sous une pluie de cendres au bûcher de tes mains,
Tu seras enfin, la sans cœur de quelqu'un de bien...
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J'espère que cette personne n'existe pas .ou qu'elle a fini par être juste elle même ... Merci pour ce très beau texte Axelle ! |
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Yuba |
La conclusion est coupante et convient très bien à la situation de drame de la vie en puissance. J'apprécie beaucoup ces vers groupés. Chaque petit tableau est une leçon à ne pas suivre, mais la poésie est de dire et de défaire certaines convenances. Merci Axelle pour ce poème. | |
jacou |
Merci compagnons de mots pour vos commentaires :-) | |
axelle |