Comme une corde que l'on tend
En accordant son instrument,
Pour lui donner le « la » parfait,
Le cœur, asservi sous l'archet,
Joue sans repos la mélodie
Du bonheur à n'import'quel prix.
Toujours au bord de la rupture
Aux quatre coins des continents,
En avion, en train, en marchant,
Sur le parvis des cathédrales,
Au cours de ses villégiatures,
Il traque le cœur idéal.
Malmené par le genre humain,
Le dos courbé, sans une plainte,
Il chante sa douce complainte.
Foulé au pied par le chagrin
Comme une pompe qui envoie
L'air pur au pêcheur de corail
Qui remontera dans ses bras
L'or pur tiré de la rocaille,
Le cœur, toujours sous la pression,
Respire l'air de la passion.
Cell' qui lui souffle cet air là,
Qui le fait vivre au plus profond,
Qui met de l'or dans ses poumons,
C'est Vénus dans un cœur qui bat,
Pour que survive leur union
Dans un nouveau cœur ici-bas.
Malmené par le genre humain,
Le dos courbé, sans une plainte,
Il chante sa douce complainte.
Foulé aux pieds par le chagrin,
Quand ils se seront essoufflés
De tant s'aimer de tant donner,
A petit feu, en combustion,
Leur cœurs usés par la fusion
S'éteindront dans un claquement,
Comme une porte sous le vent.
besame