L'éternel est un regard d'appui,
Un ami qui vous parle du beau temps,
Qui verse des larmes entre vos mains,
Froides et brillantes comme diamants;
Les souvenirs qu'un homme emporte
Au-delà de la vague du sommeil
Sont la peinture des jours mornes,
Ce qui circule dans les veines
Quand on ne croit plus aux printemps.
Qu'elle est indécise, cette vie
À toujours flirter avec le tombeau,
À s'approcher du vide, très haut,
Puis danse et s'éloigne du gris,
Pour jouer sur un autre morceau;
C'est grave de l'aimer autant
Avec un cœur de pierre érodée
Par le manque de tous ces gens,
Dont la présence est fantôme.
L'éternel est un baiser long,
Le visage de celui qui s'allonge
Dans les feuilles mortes des songes,
En oubliant les pourquoi, les comment.
C'est aussi une chanson, un poème,
Qui balance ses branches au vent,
Qui épuise d'émotions les enfants
Quand ombrage le crépuscule d'été.
Les mots de cette page griffonnée
Représentent mes tremblements,
Une éponge mouillée d'encre,
Les sanglots sans raison...