Un matin rabougri
Au bout du monde
Se ride le front.
Pour quelques couronnes
Je surveille le phare
Planté à l'horizon.
Île solitaire
Affamée de soleil
Les parages du vent.
Entre, le jour se lève,
L'embuscade des rêves
Les vagues en plissement.
Les points d'oiseaux s'amplifient
L'hospitalité sans abri
La mer a perdu sa langue
La mer donne au sud
J'ai pris la plénitude
Par la main.
Réinvente la caresse
Tel un bûcheron qui aime
Maladroitement
Sa forêt.
La mer comme un chien qui dresse
Les oreilles
Qui m'aime pieds nus.
Ma conscience est une dryade fleurie
Ce qui reste après la greffe du cœur
De loin les chansons des pêcheurs
Côtoient le néant.
Bourrasques
Sans discontinuer
Le corps tordu de l'océan
Éparpillement
Un geste si vaste
Bourgades parcourues
Musique désuète
Reconstitue
Paroles de la fontaine
Chevaux en liberté
Narcisses d'antan
Et la verdure de l'aube
Odeur si singulière
De la rupture
Qui tremble dans mes nuits ?
Penses-tu au même ?
Changeons de langue,
Notre alphabet est une rapine de nids
Qu'il soit soumis
Aux convulsions et aux poèmes.
J'ai gratté sur le rocher
Notre histoire
Qui cherche sa fin.
Déserté par les fantômes
Je rentre au village
Sentant le hareng.
Sans se fatiguer
La nuit indistincte
Donne de la voix.
La chandelle éteinte
Tu entends craquer
Le premier frimas.
Écrit par eco-blanchiment
Nos années se lient.
Catégorie : Divers
Publié le 02/06/2012
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Un très beau poème qui me laisse sans voix ! J'ai été absorbé par ton oeuvre ! Merci pour ce cadeau ! Amitié cher confrère, M. |
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Maya |
J'ai eu du mal à "démarrer" le début mais après on ressent vraiment le texte. Belle réussite. | |
jokopoulos |
Parfois ésotérique cet hymne qui finit en odeur de hareng. A relire en toute plénitude. |
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saumon |