Le 29.08.07
16h15

Je suis veuve de guerre et amante d'hier,
enchaînée à ton souffle, de ton corps prisonnière.
J'aime un soldat qui part et me laisse au hasard,
un soldat qui a peur de commettre une erreur.

Je suis sur le trottoir contemplant ton départ,
amoureuse d'un seul jour mais déjà dans le noir.
J'appartiens déjà à notre seule nuit
et il me faut si vite nous plonger dans l'oubli.

Tu es parti ce soir sans même un au revoir :
pleurer nous fait trop mal et nos regards nous tuent...
c'est pourquoi tu t'effaces comme tu étais venu,
Quand pourrais-je savoir si je vais te revoir ?

Les mois cramés suffisent parfois à creuser,
l'absence et puis l'oubli, et puis l'indifférence...
Mais la neige déjà remplace nos beaux jours :
Penser à tes yeux rend toujours mon souffle court.

Il a pris ton côté dans ce lit trop glacé,
j'ai besoin de chaleur, de tourments, de douceur,
mais il ne me rend pas belle comme tu le fais.
Je sais, c'est en Irak, aujourd'hui qu'est mon coeur...

Demain tu reviendras, tu vois, je t'attendrais,
au devant de l'église ou l'on s'est épousés...
Clandestins d'une nuit qui glissait sous nos doigts,
et que tu as figé, en m'embrassant tout bas.

EM, 16h31