Dans quelques grains de bonheur
Il tient le monde à l'étroit
En son cœur, plus grand que l'éveil
Il me raconte la faim
Des petits hommes, faisant la queue, pour
Nourrir leurs âmes de la lueur du ciel

Pour l'approcher et boire le vin
Dont il arrose ses vers
Je me ferais bien petit
invisible et secret

Je crois bien qu'il les façonne
De tous les éléments de la terre
Qu'il en saupoudre les mots
de l'esprit, qu'il en libèrent
toutes les étoiles qui éblouissent
La clarté d'un moment
que je partage en silence
dans un parfait anonymat

Si de cette chance j'aurais
d'être près, à ses côtés
Je l'écouterais me raconter
la faim des petits hommes
Qui sans canne, ce soir,
Pourront retourner
Le ventre plein, rempli d'espoir.