La poésie est morte au cœur des chaumières
Dans le sang et l'argent, Cette fleur est amère
L'histoire efface les idylles des paupières
L'enfant ne prie plus les seins nus de sa terre.
La poésie se cache au grenier poussiéreux
De notre belle grand-mère disparue dans la rente
Où les livres se lisaient comme un diamant onéreux
Où le temps se lisait sur une horloge grinçante.
La poésie est morte avec les mains d'Hugo
Avec l'esprit vagabond de notre grand Rimbaud
Dans les écrits dévastés à l'encre de Louis
Et pourtant je la hume dans les yeux de Margaux.
Le temps s'écume sur nos pauvres racines
La croissance et la vitesse ont remplacé la prose
Ici-bas pue le parfum fané de nos roses.
Où sont-ils les enfants illuminés
Les dodos dans les prés, l'abeille sur le pied.
Un smack dans le cou sans penser aux menottes
La floraison des esprits est perdue à jamais.
La poésie est morte au dépend du cynisme
Pauvres enfants, génération torturée
De guerres jouées et des pleurs disséqués.
La poésie échappe aux règles et à la loi
Elle t'apprend à vivre sans te laisser le choix.
Du soupir au sourire, je m'en mords les viscères
La poésie est morne dans le rire des vipères.

Elle se cache, dans le fond, volupté d'un café
Dans le tourbillon de tes lèvres, inespérée fée
La fumée noire et le sourire renversant
De toi Margaux, tes jambes se croisant.