Je suis étranger dans mon pays natal,
Un esprit qui bouillonne en apparence bancale.
Je suis la fausse note qui fait l'émotion,
la patte cassée d'un ours en cavale.
Un peu commun, un peu brouillon,
j'ai l'air de rien, façon double portion.

Mais de regarder droit la vérité, j'aide
Car qu'importe mon image, ma joie est de
ma lame, érailler des blanches pages de larmes.
Car non, je ne supporte plus la société,
les faux aux crocs de pouvoirs, les chercheurs de verts billets...

Je brûle l'apparence de ce monde ironique,
mais devant une déconvenue, mon être panique.
Les vers de la terre sur mes pages électroniques
sont crachés dans mes chants qui ne riment pas si souvent :
des alexandrins, c'est bien. Mais je préfère l'à-peu-près.
Je préfère le chemin de pierres créé par des gamins
à la rue goudronnée qui souffre de pas rudes.
Je préfère le vin, qui pue la solitude
au champagne, qui sent bon le mondain.

De coups de plumes, en coups de brumes
mon esprit élude
quelques non dits, quelques réalités.
Feues les races, feus les jugements, que vive l'humanité !
Et surtout,
je suis fier d'être, oui de tout, toujours à côté !
Ma lutte est faite de papiers,
pour cette grosse boule de terre mouillée.

je suis jardinier sans pelle,
Je suis oiseau sans ailes,
Je suis l'irréel.