Je ne suis qu'une carcasse
qui a son âme pour infidèle...

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Les pulsions guettent l'ennui, pour me rendre clandestin
Des dérisoires dans les mots dits à l'envers des "faut-dire"
Pour elles, contre elle, pour ma peine et mes contraires
À ce qu'elles veulent, à leurs tristes rêves de pantins.

Comme les filles, toutes les vies n'en veulent que trop
Des promesses de grandioses, quand je n'ai qu'une vie-métro
Du lever, au coucher, toujours porter son poids
Mon passé et une tonne d'actes manqués restent en moi.

Infidèle à ma naissance que j'ai trahie en vieillissant
Infidèle à ma famille par la distance qui nous sépare
Infidèle au soleil quand je me noie dans le brouillard
Infidèle à la poésie, quelquefois
Promis, juste quelquefois...

Et le ciel lui aussi
Quand il ressemble au sacré
M'est infidèle quand il est gris

Alors que l'amour, lui, posé dans un panier
Avec des tomates et des navets
Restera je crois, à jamais
Infidèle à l'Amour, et son idée.

Quand sera l'heure de mon dernier soupir
Je ne serai pas à mon enterrement
Je ne peux rien mettre sur mon testament
Que les quelques écrits posés sur ma vie.

Mais il est l'heure de mon dernier soupir
Et mon testament est devenu empire
Je reste infidèle à mon enterrement
Je m'en vais dans un bateau d'adieu, vers la poésie
Dans ce bateau bleu, vers l'infini.