La légende

Je croisai un personnage à première vue banal, mais d'air si souriant et illuminé que je ne puis m'empêcher de lui demander la raison.

Quel est donc ton secret, ami d'un instant, pour ne voir que la beauté de cette ville dépérit ?

Il raconta sa légende avec telle conviction que le plus douteux des douteux lui laissa la parole.

C'était donc un soir d'août qu'il fit un feu de camp, au milieu de la route pour travailler à Sartole.

Et de ce soir même naquit un prodige : des lucioles par centaines le soulevèrent au-dessus de la foret. Il se mélangea à la brume et au vent que nous donne cette terre lorsqu'elle veut nous rendre tristes.

Mais ce personnage, devenu légendaire parce qu'il l'eut décidé, appela d'un ton rauque et tragique, tous les animaux de la forêt. Ils apparurent fracassant, comme un souffle des enfers pour voir quel est ce cri de cet animal mystère.

Et c'est alors que ce produisit une chose insensée, soyez sûr lecteur, que ce qu'il raconte est vrai. Ce ne peut être autrement au vu de ses expressions...

Une porte fantastique apparut sous ses pieds pour un monde sans brume ni vent qui te rend triste. Le bonheur était là, installé de l'autre côté de la porte.

Puis il nous raconta cela :

Il laissa les animaux pour un meilleur monde, par milliers y plonger. Et lorsque vint son tour d'abandonner la tristesse, il préféra faire demi-tour, pour nous compter sa légende !

Et c'est ainsi que je compris, lorsque l'histoire fut finie, que le sourire et l'air illuminé de ce personnage devenu mythe, ne vint que d'une légende, certes farfelue, mais d'une légende racontée, par un cœur et des rêves, qui se suffisent pour être vrai.