Vous connaissez tous l'histoire
De l'homme qui pense vivre
Alors qu'il est déjà mort.
Mais connaissez-vous l'histoire
De l'homme qui se pense mort
Alors qu'il est toujours vivant ?
C'était dans une grande maison
Où un avocat vivait seul, triste, sans enfant,
Un jour, il se tira une balle au front
Et resta couché, là, sur le parquet
Quelques heures, hébété
Puis se leva
Se pensant mort puisqu'il avait
Une balle au centre de sa tête.
Il se dit « tient, c'est chouette »
Je suis un fantôme.
Il prit un parapluie
Et sortit nu de la maison.
Sûr d'être mort,
Et que personne ne le verrait
Il se promena en sautillant
Pour faire le tour
Du large pâté de maisons.
Il croisa sur l'autre trottoir
Une femme pressée
Qui le regarda, hallucinée
Comme un monstre
Tout droit sorti
D'un conte pour zombie.
Il pensa alors, logiquement
Qu'elle aussi est morte
Aussi bien que lui
Puisqu'ils peuvent se voir ainsi
Un peu plus loin
Un enfant, jouant tendrement
Envoya à ses pieds, son ballon tout rond
Alors l'avocat, qui se pensait mort
Tapa dedans, se prenant pour un enfant.
Et le ballon s'envola, loin,
Cassant la fenêtre du voisin
Il se dit « tient si je suis mort
Comment se fait-il que je sache
Taper fort dans ce ballon ?
Je ne vois qu'une explication
C'est que ce ballon est lui aussi mort,
Comme cette fenêtre qui nous fait une blague
En se cassant, pour nous, tendrement »
Montrant alors sa blessure à l'enfant
L'avocat se montrait si convaincant
qu'il fit croire à l'enfant, que celui çi était mort !
Alors l'enfant se croyant mort
Sauta de joie
Et pensa
Qu'il n'aura plus jamais besoin
de manger des brocolis
C'était une aubaine pour lui !
L'avocat continua son métier
Et convainc tout le quartier
Puis la ville entière
Qu'ils étaient tous bien morts.
Mais le problème de cette histoire
Est qu'elle ne rime à rien
Et je crois n'a pas de fin
Mais d'ailleurs, si vous lisez vous-même
Ces mots
C'est peut être que…
Écrit par feuille_au_vent
à l'heure des feuilles mortes, la fumée est belle.
Catégorie : Divers
Publié le 10/03/2019
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Divers à découvrir... | Poèmes de feuille_au_vent au hasard |
Annonces Google |
oui en effet même avant de vous lire je savais que j'étais déjà morte maintenant je me pose la question peut-être sommes-nous en vie la différence est si minime merci pour ce fabuleux poème venez on va faire un tour sur l'Achéron, j'appelle Nocher |
|
marinette |
Un beau conte, une belle histoire ! | |
CRO-MAGNON |
Je me suis pris les pieds… Je me suis pris les pieds dedans une contrainte J’avais des bottes à clous et la tête au soleil Soudain je trébuchai sur une douce plainte Qui sourdait humblement du fond de mon sommeil Je vis alors surgir derrière les nuages Les yeux de Baudelaire illuminant l’orage J’étais au Panthéon mais je n’étais pas fière J’arborais sur mon sein une étrange bannière Des listes de noms rouges écrits à la va-vite Coulaient de tout leur sang sur mon cœur effaré Des noms de poéteux des noms de scribouilleux Que je voulus granger auprès des plus illustres Ronsard me dit arrière mignonnette Va donc voir si la rose est encore au rosier Ici on n’entre point comme dans un moulin Il faut d’abord montrer ses pieds blancs sous la porte Alors prise de gel j’ouvris un œil de morte Mes orteils frémissant sous la couette jetée Et je crus un instant que j’étais déjà morte. 12 novembre 2010 |
|
marinette |
La différence tient à quelques respirations et aux battements éphémères. Je te suit sur l'Archéron, en vision l'au delà. Merci Marinette pour le partage de ce beau poème. Aux jeux des morts, les vivants sont les plus forts. |
|
feuille_au_vent |
Merci Olivier pour ton commentaire! | |
feuille_au_vent |
J'aime cette histoire! tant de gens vivent par routine et ne retire plus rien de leur quotidien. Vivre ainsi est peut-être un soulagement, un sursis pour continuer une vie qui n'a plus de sens | |
fee-de-ble |
Magique ! Merci et bravo Jonahan pour le sourire et pour l''histoire magistralement contée... |
|
Yuba |
C'est contagieux la mort, au secours, ou bien tant mieux tiens : je vais pouvoir me balader nu ! Ha ha, ton conte est candide et mignon, et si l'on cherche un peu, il est aussi une fable, car tout ce qui nous tend un miroir pour regarder nos comportements nous fait réfléchir ! D'ailleurs, comme ton histoire n'est pas terminée, tu dois probablement être mort, Jonathan...mais si tu es mort et que je te lis, alors moi aussi je suis mort...et le monde des objets est également mort... Dix minutes après : je me réveille, et ton poème extra va dans mes favoris ! |
|
jacou |
merci et bravo pour ce poème bien sympathique | |
Aria |
Merci beaucoup ! | |
feuille_au_vent |
Annonces Google |