Il parle de pécher avec tant d'innocence ;
Elle est si belle ma foi, que j'en souscrirai.
Il jouit de la vie à s'en confondre les sens,
Et elle mon Dieu, la vie lui en rendrait.

Son amour s'exprime chaque heure et chaque jour,
Pour celle dont l'âme est plus vaste qu'un soleil.
Il n'a d'autres moyens que d'habiles détours,
Pour éteindre ses vers aux pieds de sa merveille.

Eternel et confus, ainsi que son amour,
Il trône sur l'éther comme un vent de semence.
Ces yeux emplis de larmes trouvent tour à tour,
La gravité nécessaire à leurs contingences.

Il reste suspendu comme une chrysalide ;
Suppléant le monde tout en fixant le ciel,
Prisonnier de son corps dans un corps trop stupide,
Pris dans *l'un des rameaux du total vectoriel.

Au seuil d'un jour nouveau, où se noie sa langueur ;
Il exhorte son cœur à brûler sa noirceur,
Mais le mal n'est acquis qu'au mal qui en décide,
Et la raison ne cède aux péchés invalides.

Si l'on savait l'amour comme on sait la musique,
Aux doux accords des nuits nous trouverions la paix.
Et nos cœurs enlacés aux tempos arythmiques
Fort de battre ensemble, pressement s'ébattraient.

Si nul n'est à l'abri d'aimer et d'en mourir,
A cette heure où l'amour se sustente à lui-même,
Ne vois-tu mon ami que la chose à quérir ;
N'est qu'une fin perdue au centre du poème*