Par une douce journée de printemps
L'Amour, la Tendresse, la Folie et le Désir
La Joie, la Tristesse, la Ruse et le Désespoir
L'Indécision, l'Amitié et l'Intelligence
Se rencontrèrent dans un champ

L'Amour, ayant pris l'habitude de tout guider
Se plaça habilement d'un côté
La Folie, inséparable de l'Amour
Se rangea de ce côté, à son tour

L'intelligence, comprenant rapidement
Se mit de l'autre bord, sûrement
Elle interpella la Joie
Qui rit puis se plaça

Le Désir, ne pouvant résister
À l'Amour et la Folie vint se lier
La Ruse, ayant élaboré une stratégie
S'allia avec l'Intelligence, sans soucis

La Tristesse, traînant toujours avec la Joie
Se plaça avec elle, c'était le meilleur choix
Le Désespoir, désespéré comme toujours
Se réfugia dans les bras de l'Amour

La Tendresse, accompagnant habituellement le Désir
Se plaça à ses côtés, avec plaisir
L'indécision, ne sachant de quel côté aller
Se plaça avec l'Intelligence, pour créer l'égalité

Dès lors, la bataille commença
La grande guerre éclata
Trop sûre d'elle-même, la première à tomber fut l'Amour
Elle s'était fait jouer un tour

La Folie, folle d'avoir perdu son amie
Tua la Joie dans un épouvantable cri
La Tristesse, en pleurs, se défoula sur la Tendresse
Qui s'éteignit dans la détresse

L'Intelligence et la Folie
Se livrèrent un combat sans merci
La Folie prit le dessus
À tout jamais, l'Intelligence disparut

La Ruse, rusée et bien préparée
Alla sur la Folie s'acharner
Elle lui ôta la vie
Plus jamais ne vivrait celle-ci

Le Désir, voulant faire sa part
S'attaqua à la Ruse un peu plus tard
Il ne lui laissa aucune chance
La Ruse connut sa sentence

L'indécision, incapable de décider
Finalement au Désir, alla s'attaquer
La bataille fut ardue
Mais le Désir, à tout jamais se tut

Ne restait plus que l'Indécision et le Désespoir
L'Indécision, incertaine de vouloir tuer le Désespoir
Celui-ci en profita
Et il la tua

Le Désespoir, désespéré de voir ainsi tous ses amis
N'hésita pas et s'enleva la vie
C'est devant cette funeste scène
Que celle que tous avait oublié sortit

Elle contemplait ainsi
Morts tous ceux qui traversaient une vie
Elle avait la preuve véritable
Que pour survivre, aucun n'était assez stable

Elle seule, depuis le début
Avait attendu
Tous l'avait oublié
Mais elle, elle était restée

Encore et toujours là
Était l'Amitié...