Il était une fois dans la ville des bois
Auprès d'une aciérie sécant des séquoias
Une nichée d'hommes saoulés par l'alcool lourd
Qu'un marchand de rêves vendait à ces balourds
La ville s'étendait en rameaux, maints subtils
Faubourgs se perdant en forêt, naguère utile
Afin de se cacher des troubles de la guerre
Ayant mis feu et sang dans les cités grégaires
Ces hommes, grands et forts, vivaient de leur négoce
Cent stères de bois dur, et mille de brindilles
Voilà ce qu'ils allaient au loin fourguer aux gosses
Dont le feu personnel s'éveille au vu des filles
Mais jamais ils n'auraient résidé dans des villes
Dont l'habitude était d'être civilisées
Assez pour guerroyer avec leurs voisins, mille
Chambres d'hôtel dressaient donc leurs toits irisés
Nos balourds balançaient des quolibets joyeux
On entendait venir ces manants à des lieux
Ils avaient trouvé l'astuce en vivant tranquilles
De ne pas se mêler des affaires civiles
Un jour, bois et forêt, puis buissons disparurent
On raconte aujourd'hui, où l'on porte fourrures
Que les balourds fuirent sur la Lune endormie
Une nuit qu'elle était dans l'abandon promis
Un jour, une nuit, c'est plus qu'il n'en faut pour fuir
La Terre et ses guerriers et ses terriers de guerre
Nos balourds par plaisir distillent l'eau de l'air
Rendus hydrophiles, laissant la Lune luire
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Fantastique/Sf
Publié le 30/08/2017
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Un joli conte, tu ne dois pas avoir ton pareil pour raconter des histoires aux enfants Georges :) Merci de ce beau poème de balourds qui finirent à boire l'eau de l'air... | |
grêle |
Merci à toi, Marine, un petit conte de temps en temps ne fait pas de mal et même plutôt du bien je trouve à te lire :) Mes sympathiques balourds ont appris la légèreté de l'air et la tempérance de l'eau... |
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jacou |
Un autre thème que tu nous offres, toujours avec beaucoup de talent, merci et bravo on ne s'en lasse pas. | |
lefebvre |
De la forêt à la lune! Il semble n'y avoir qu'un pas, un petit pas pour le rêveur, un pas de géant pour l'humanité. C'est très beau en tout cas et l'on se laisse emporter par les mots et les images. | |
eliosir |
Merci Daniel pour ton fort sympathique message ! | |
jacou |
Je vous remercie Eliosir pour votre commentaire : les balourds des bois sont de grands lunatiques. | |
jacou |
Il faut s’habituer à vivre comme un arbre « Mérimée » Les racines plantées Les bras tendus en haut Sous l’assaut des grands vents Et les feuilles qui tombent Les oiseaux qui s’en vont Les sécateurs immondes Rêve de l’eau Appui de dos Serments d’écorce La sève qui pâlit L’usnée qui nous dévore L’enchantement du ciel Et l’averse qui tombe Puis la cognée qui frappe La douleur dans le tronc Et les petits bourgeons Sur les rameaux à terre Une souche oubliée Où s’assoient les vieux ans Devant la porte grise Où ne passe plus rien Que la Faux qu’on aiguise J’étais un arbre Sans cépées Sans épée Droit comme on peut plier En larmes comme un saule Gelé comme un bouleau Dans les steppes australes Ombreux et soleilleux Plein de nids cotonneux De gazouillis éteints De fleurs pollinisantes D’abeilles butinantes J’étais I was No more and no longer Sweet trees So long… |
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marinette |
Merci beaucoup Marinette pour ton superbe poème dédié aux arbres. "J'ai longtemps voulu être agréé comme plante" (Michaux) : dans les hauts bois se joue une douce musique... | |
jacou |
J'ai pensé aux hommes des bois qui ont besoin de rompre avec les humains et de se fondre dans la nature. Ces hommes marginaux sont perçus comme des sauvages mais ce sont de fins observateurs et à l'écoute de ce celle-ci, des plantes et des animaux. Tout ce petit monde cohabite en totale harmonie, ce qui est loin d'être le cas en ville...Bravo Jacou, ton beau poème est un joli conte qui attise l'imagination avec cette belle fin ! Belle soirée poète et tout ce qui s'ensuit... Partons, vers un ciel voilé d'une mousseline A bord d'un luxueux carrosse, orné d'étoiles Pure compagnie, la lune, qui de son fraternel sourire Nous emmènera au pays des songes et feux de bengale. |
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suane |
Merci beaucoup Suane, il y a de cela, les hommes des bois sont des êtres meurtris souvent par les affaires du monde comme il va, et ces ermites d'un nouveau style doivent alors développer des facultés pour se familiariser avec leur nouvel environnement. Il y a longtemps de cela, j'ai vécu plusieurs mois avec ma mère dans les bois, en forêt de Fontainebleau, j'étais enfant et cela m'était comme un rêve : j'ai gardé l'amour des forêts, où l'on peut se perdre avec bonheur... Belle soirée à toi aussi, en douce harmonie. Bravo pour tes vers, ils sont beaux et forment un juste accompagnement aux miens ! |
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jacou |
Homme des bois, des forêts ou des cavernes, on est tous admiratif de ce texte ! | |
CRO-MAGNON |
Merci vivement CRO-MAGNON, nul doute que l'homme des cavernes devait être aussi un excellent homme des bois, à une époque où la forêt primitive couvrait l'essentiel du territoire, non défrichée encore ! | |
jacou |
J'aime beaucoup ce poème et je me verrais bien dans la peau d'un homme des bois. Je pense aussi à ces bucherons ou ces charbonniers d'antan qui vivaient dans les bois la plupart du temps, ne redescendant au village que pour s'approvisionner en victuailles. La forêt de Fontainebleau est très belle, je la connais surtout du coté de Barbizon. | |
TANGO |
Merci Tango, moi aussi j'aimerais vivre dans les bois, dans une cabane faite de mes mains, et ainsi en harmonie avec cette quiète nature, je disparaîtrais peu à peu dans la Lune. | |
jacou |
Bonjour de Décembre 2018 Jacou, je ramène avec moi votre poème dans mes favoris... Ce saut dans le temps m'a bien plu. Merci! | |
Hypothese |
C'est trop gentil Hypothese. En fait, j'ai modifié mon com car je trouvais finalement prétentieux de citer un de mes anciens poèmes, mais voilà vous y êtes, alors merci infiniment d'avoir effectué ce saut dans le temps et d'avoir déposé cette trace de votre voyage temporel ! | |
jacou |
Ce n'était pas prétentieux du tout, au contraire. Merci | |
Hypothese |
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