Le soir referme d'un vibrant éloge l'oeuvre du jour, par l'usage du tissu de soie évoquant sa douceur qu'un ciel en nuances de couleurs déploie, comme s'il s'agissait de clore la représentation diurne par le couronnement d'un sacre nocturne :
alors, le rose glisse, feutré de mauve, sur toute l'étendue rappelant les prairies charnelles et les collines des épaules dévoilées ;
le bleu qui s'efface s'oppose au bleu de chauffe de l'ardeur de midi ;
un jaune laqué descend d'orient à l'enseigne d'un zen azuréen, havre calmé, opium de la pupille, somnifère évanescent.
Les longues artères dans le ciel saignent auprès du soleil mourant, meuvent vers notre coeur la tristesse titanesque de l'espace réduit en notre seul souvenir.
La lune n'a plus le charme d'une belle inconnue.
Mais nous savons que la nuit, après les incandescences du jour libérant l'indécence des corps, abrite les beaux revers de la vie, les blessures qui ne se referment, le sang comme l'argenterie ternie dans l'air nocturne, la dernière lueur d'un oeil qui se noie, la raideur d'un membre pris aux draps par sa sculpture amoureuse (l'art de faire de la nuit le jouet de ses rêves) ; et tout cela que l'absence d'éclat n'a pourtant pas éteint.
Mais Goya n'est jamais loin, ce peintre qui balayant La Tour arrache à la bougie mourante un dernier cri d'effroi, et l'atroce splendeur du crépuscule se suspend sur son sens :
Quelle magique image se projettera-t-elle après la supplique crochetée par les doigts gourds animant le jour à venir ?
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 05/04/2014
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