Crie l'Infini sa crise à l'ici qui s'écrit
L'illicite en sentir s'il n'entend ce qu'il lit
Quand la craie crissait à être choc cru écrit
Pour apprendre au tableau ce qui nous démolit
Mourir non consentir quand la Nature émet
D'ondes que l'entier monde est en chagrin de Sens
Tu eus et as l'usage et ne consens jamais
À la phobie privée d'accueil qui est l'essence (1)
Où la nature humaine en ses destins d'étoiles
Parle consciemment haut dans ses Arts et ses toiles
À chacun pour donner le plus noble à savoir
Un artiste sauve de la misanthropie
Il sait par l'œuvre faite avérer l'entropie (2)
Qui tue peu à peu le Sens vrai s'il n'est qu'avoir
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Notes :
(1)
Je fus agent d'accueil avec agoraphobie des grands espaces vides que corrigeaient les gens en foule massés autour de moi dans les avenues parisiennes.
(2)
Dégradation du sens et accroissement du désordre consécutif à la communication viciée d'être incomplète, pouvant égarer ce sens primordial.
Edvard Munch, peintre norvégien, parle de son tableau « Le Cri » en ces termes : «...tremblant d'anxiété — je sentais un cri infini qui passait à travers l'univers et qui déchirait la nature. »
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Arts
Publié le 30/04/2022
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Une glose mallarméenne pour célébrer l'un des tableaux les plus éprouvants du XXè siécle où l'entropie de l'art content pour rien n'avait pas encore jeté ses pseudopodes embrunés (à ce "génial Manzoni"...), ce cri rejoint celui du crucifié et l'ombre de la croix plane sur tes vers mystérieux comme un appel à écouter l'absolu dans ce vacarme inaudible qui est la loi du monde (tu devrais associer le tableau au poème). J'allais oublier le violon grinçant de tes allitérations qui font songer aux quatuors de Berg ou Bartok( 1 quatrain). |
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Banniange |
J'ai un amour infini pour ce tableau, aussi j'ai lu avec un intérêt tout excité votre poème Et merci aussi pour la citation de Munch, elle est très belle |
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Edelphe |
Bonjour Jacou , BRAVO !! Ton Sonnet n'a pas à rougir d'être apposé à ce Tableau dont Cinq Versions existent, sachant donner toute le Portée de ce Cri existentiel de l'Etre .. Chapeau Bas .. La Peinture s'écrit et sonne en Toi !!! Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
Chaque mot de votre plume s'est fait cri et a réussi le tour de force d'aller chercher en nous le cri intime, celui que même la poésie ne parvient pas à dire. "Le cri" de Munch interroge la place de l'homme sur Terre et dans l'Histoire, et votre poème interroge l'expression artistique elle-même en ce qu'elle fait résonner nos angoisses et nos attentes. |
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Ombrefeuille |
Ah, oui, c'est du grand art. Vous inspirez vous plus de votre propre expérience personnelle, des oeuvres, ou de ce qu'elles font émaner en vous ; c'est à se demander. Ce qui est formidable chez vous, c'est cette sorte de triple énonciation qui nous fait découvrir 1) un poème fort bien écrit, aux accords harmonieux, aux sonorités imparfaites et c'est toute leur beauté, un travail de mise en versdet en musique remarquable. 2) une peinture, fort connue, certes, mais qui se découvre, qui est mise à nu par votre écriture si précise et si métaphysique, si hors du monde matériel. C'est une qualité rare que d'intéresser et de plaire par deux "média". 3) Votre propre parcours dans la vie, dont nous avons une légère connaissance, et qui ressurgit, par bribes, c'est-à-dire de la plus douce et de la plus noble manière qui soit. Chapeau bas, l'artiste. |
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Etienne de Mirage |
Un tableau que je découvre par la citation du peintre et un très beau sonnet... Ta poésie est une véritable hommage. MERCI |
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Lucyline |
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